Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Commission Enseignement supérieur - mercredi 28/09/2016 - Question au Ministre Marcourt
Ce mardi matin, j'ai questionné le Ministre Marcourt sur la nouvelle réforme des bourses d'études.
L'occasion de vivre une petite passe d'ares entre CDh et PS, le CDh regrettant le fait que le gouvernement ait supprimé l'obligation de réussite des critères d'octroi de bourses, le PS traitant le député CDh de "psychorigide"... La ligne "déscotchage" est en route ?
Le mercredi 14 juillet 2016, le Ministre annonçait que la réussite ne serait plus un critère obligatoire pour obtenir une bourse d’études, et que 3,5 millions d’euros étaient prévus pour permettre la mise en œuvre de la réforme.
L'occasion de vivre une petite passe d'ares entre CDh et PS, le CDh regrettant le fait que le gouvernement ait supprimé l'obligation de réussite des critères d'octroi de bourses, le PS traitant le député CDh de "psychorigide"... La ligne "déscotchage" est en route ?
Le mercredi 14 juillet 2016, le Ministre annonçait que la réussite ne serait plus un critère obligatoire pour obtenir une bourse d’études, et que 3,5 millions d’euros étaient prévus pour permettre la mise en œuvre de la réforme.
Nous avons perçu l’engouement d’une partie des étudiants, mais
il n’en demeure pas moins que l’avis de l’inspection des finances, rendu public
par la presse, est défavorable.
En effet, la réforme pourrait représenter une dépense
supplémentaire de 7 millions d’euros. L’inspection des finances conclut d’ailleurs
le document en exprimant « la crainte d’un dérapage budgétaire
majeur ». Tous les critères permettant d’objectiver la mesure n’étaient manifestement
pas disponibles.
En outre, l’avis de l’IF mentionne qu’un rapport du service
juridique[1]
a constaté des faits qui sont susceptibles de constituer des infractions
pénales au niveau des pratiques en matière de prise en compte des personnes à
charge, et appelle à une toute autre réforme. Il s’agit, selon l’IF, de
réformer le contrôle interne de l’octroi des allocations d’études.
La presse déclare également que le PV du groupe de travail du
secteur réunissant l’administration, le cabinet, les syndicats, et les
associations d’étudiants est négatif.
On comprend l’idée à la base de cette réforme, qui vise à
supprimer l’exigence de réussite planant sur les étudiants boursiers, à
l’exception cependant d’un redoublement. L’an dernier, rappelons-le, 36 000 étudiants
du supérieur ont reçu une bourse pour un budget de 38 millions d'euros, tandis
que 3 500 étudiants n'ont pas eu droit à une bourse d'étude, car même s’ils
respectaient les critères financiers d'accès, ils avaient épuisé leur année
joker.
On comprend également l’opportunité présentée par le décret paysage,
qui supprimant la notion d’année scolaire et fonctionnant par acquisition de
crédits, permet de calquer les critères d’octroi de la bourse sur les critères
de finançabilité, et de ne conserver que les critères de revenus. Ces derniers
vont évoluer puisque la nouvelle méthode de calcul se basera sur la
globalisation des revenus du ménage dont relève l'étudiant, plutôt que sur le
seul avertissement extrait de rôle.
On comprend enfin tout l’enjeu de la démocratisation de l’accès
aux études, surtout dans un contexte où un concours à l’entrée de la faculté de
médecine contredit ce principe important.
Si l’enveloppe de 7 millions est disponible, d’autres manières
de la dépenser étaient possibles : l’adaptation du montant des bourses en
fonction des revenus, l’automatisation du droit, l’efficience du traitement
administratif des demandes afin de verser les aides au plus proche de la
rentrée, l’harmonisation de la gratuité directe des minervaux pour les
étudiants boursiers, l’augmentation des aides au logement et à la réussite, l’élargissement
du champs des bénéficiaires, par exemple.
Monsieur le Ministre, voici mes questions :
1)
Comment
l’étudiant sait-il s’il est finançable ? Cette donnée est-elle facilement
et directement disponible ? Envisagez-vous de permettre à l’étudiant de
vérifier sa finançabilité sur internet ?
2)
Comment la
globalisation des revenus sera-t-elle effectuée ? Quels seront les revenus
considérés et quels seront les documents à fournir ? Quid de la situation
des étudiants colocataires ?
3)
Une réforme du
contrôle interne est-elle prévue, conformément à l’avis de l’IF ?
4)
Comment seront
dégagés les 7 millions nécessaires ?
5)
Sur quelles
données statistiques le monitoring prévu pourra-t-il être effectué ?
6)
Pourquoi avoir
écarté la possibilité de relever les plafonds des revenus a-t-elle été
écartée ?
[1] Voir note
du Centre d’Expertise Juridique du 29/02/16 réf. MR/312/JL.655/CEJ.1312.
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