A la suite de l'appel des doyens des facultés de médecine et de dentisterie, j'ai interpellé le Ministre Marcourt sur le dossier du numérus en séance plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le 15 octobre dernier.
Accès aux discussions : cliquez ici pour le compte-rendu intégral pp.19 à 22
Lors de la réplique, j'ai proposé que le Parlement vote à nouveau une demande claire et nette d'abrogation du contingentement fédéral. Un texte de résolution est envoyé ce lundi 3 novembre aux députés du Parlement de la FWB
Ci-après le texte de mon intervention et questions au Ministre Marcourt :
"Suite mais pas
fin car le débat est loin d’être clos. Ce dossier du numerus clausus demande en
effet une suite urgente et une prise de responsabilité politique.
La carte blanche des Doyens
des facultés complètes de Médecine et de Sciences dentaires de l’Ulg, ULB et UCL
parues le 4 octobre dernier dans la presse est un vrai cri d’alarme et un cri
de révolte contre une mauvaise gestion politique de ce dossier.
Cri de révolte
bien compréhensible car nous fonctionnons dans un système complètement
aberrant.
Une loi fédérale
cadenasse l’accès à la profession de médecin et à celle de dentiste mais dans
le même temps, nous constatons une pénurie de médecins généralistes dans
certaines régions de notre pays, une pénurie de spécialistes dans les hôpitaux,
spécialement les hôpitaux publics. Pénurie déjà annoncée dès la fixation des
quotas. Aberrant…
Nos universités
forment pendant plus de 7 ans des centaines de jeunes médecins, qui travaillent
d’arrache-pied pour réussir, mais dans le même temps, on ne leur donnerait pas
accès à la profession pour laquelle ils ont pourtant obtenu tous les titres
universitaires requis. Aberrant… Et quel gâchis !
Ma première
question d’actualité sur le sujet, adressé au Ministre Ancion, date de
décembre …1996 ! Près de 20 ans après, le système reflète de plus en plus
le chaos kafkaien de nos institutions.
Les Doyens de
nos facultés analysent et écrivent tout le mal que provoque ce numerus et la
mauvaise gestion de ce dossier.
D’une part,
l’Etat fédéral a fixé des quotas qui montrent clairement leurs effets pervers,
déjà annoncés dans bien des études (voir les différentes études, par exemple du
professeur Deliège). Le fédéral a fixé des quotas avec bien peu de concertation
et là-dessus se greffe aussi un débat communautaire avec en toile de fond les
chiffres des dépenses en soins de santé brandies par certains responsables du
nord du pays.
La
responsabilité de cette situation aberrante dénoncée par les doyens n’est pas
qu’au fédéral. En Communauté française, devenue Fédération, les décrets de
sélection ou non sélection se sont succédé. En 1997, la Communauté française
se décide en faveur d’un classement en fin de premier cycle. En 2003, ce
mécanisme est supprimé, au vu des nombreux effets pervers induits par un
classement de ce type et l’insécurité juridique qui régnait.
Subsiste alors
la sélection après le deuxième cycle, c’est-à-dire après 7 années d’études.
Puis en 2008, on
supprime tout filtre, espérant que le Fédéral fasse lui aussi sauter le verrou
de l’accès à la profession.
Les
gouvernements successifs, au fédéral et au niveau de la FWB, portent une lourde
responsabilité face à l’immense gâchis que représente ce dossier. Les dernières
annonces de Mme Onkelinx d’augmentation des quotas de spécialistes sont restées
lettre morte. Les formateurs fédéraux n’ont pas accepté de recevoir les Doyens
malgré leurs demandes…
Les Doyens « menacent »,
ils « ne veulent plus vivre à crédit » et lancent un ultimatum pour
sauver ces formations médicales essentielles.
C’est le malade qui sera directement touché par les conséquences de ces
quotas sur la médecine hospitalière.
Gouverner c’est
prévoir...
Il faut pouvoir
dire rapidement aux étudiants, aux professeurs, aux directions de nos
universités ce qui sera fait et comment. Quid au niveau de la FWB ?
Où en sont vos
contacts avec la nouvelle Ministre des affaires sociales ?
Avez-vous eu des
contacts avec votre homologue de la Communauté flamande ?
Certaines
données ne peuvent être ignorées.
Quelles sont les
chiffres d’inscription cette année, en médecine, en dentisterie ?
Fondamentalement,
je suis contre le principe des quotas, surtout aussi stricts.
Mais je ne suis
pas la seule. Le Parlement de la FWB aussi puisqu’une résolution votée en 2000, puis une deuxième en 2011, recommandait déjà l’abrogation du système dit du numerus clausus.
Quelles sont les
démarches entreprises par le Ministre pour défendre cette position ?
Quelle solution
« humaine et cohérente sera dégagée au bénéfice de tous les étudiants par ceux-là
même qui en ont le pouvoir » (carte blanche des Doyens) ?"
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