Parlement de la Région bruxelloise - Commission des affaires générales - lundi 19/01/2015
Ce lundi 19 janvier, j'ai interrogé le Ministre-Président Vervoot sur les langues de communication de la Région bruxelloise
Que l’on se promène dans Bruxelles, ou que
l’on parcourt les invitations ou écrits d’organismes régionaux bruxellois,
force est de constater que l’usage de l’anglais prend une extension
impressionnante, au détriment du français et du néerlandais.
Alors que d’aucuns défendent l’exception
culturelle face au rouleau-compresseur américain, nos administrations cèdent
bien vite le pas aux sirènes de la facilité et de la mode sous couvert de
l’efficacité.
Nous ne reviendrons pas sur le choix du
« .brussels » comme nom de domaine qui peut poser question.
« .bxl » ou « .bsl » aurait été plus court. C’est un choix
…virtuel.
Ce qui retient plus mon attention est le
choix de l’anglais dans la communication extérieure des services régionaux. Ce
choix est éminemment politique dans le sens étymologique d’être lié à la
conduite de la cité, des affaires publiques.
« Bruxellois, ton français file à
l’anglaise », c’est par ces mots qu’il y a quelques années la Maison de la
Francité dénonçait les dérives de l’emploi des langues lors de la communication
au public à Bruxelles. Si l’inquiétude se portait alors surtout sur l’emploi
des langues dans les institutions européennes et internationales situées à
Bruxelles, aujourd’hui cette sentence est bien de mise pour la communication de
l’institution régionale vers ses habitants, ce qui est dommage voire
déplorable.
Cet usage pratiquement systématique de
l’anglais – parfois du seul anglais (voir les invitations d’Impulse) - pose la
question du respect de l’emploi des langues dans les communications publiques
de la Région et de ses para-régionaux.
Nous ne voulons pas d’une chasse à l’anglais
à tout prix, un peu nostalgique et puriste mais il nous semble essentiel de
mettre en avant le respect des langues de la Région.
Les pratiques des
autorités européennes à Bruxelles devraient également faire l’objet
d’intervention. Dans le cadre des relations institutionnelles entre la Région
de Bruxelles-Capitale et les institutions européennes, il serait aussi utile
d’insister sur les pratiques
linguistiques, en tout cas de communication externe des institutions. La DPG
précise que « le Gouvernement souhaite que Bruxelles ne soit pas seulement
la capitale de l’Europe mais également la capitale de tous les Européens et
considère dès lors que l’Union européenne et ses Etats membres doivent mieux «
habiter » Bruxelles en investissant culturellement dans les espaces
publics. » Cet « investissement culturel » ne peut pas être
unilingue anglais, ce serait une erreur car, si l’on veut rendre les
institutions européennes plus proches,
si l’on veut agir contre les eurosceptiques, cela passe d’abord par une
communication proche des habitants. L’accord gouvernemental bruxellois prévoit
d’ailleurs que la présence européenne soit davantage intégrée à la société
bruxelloise pour en faire un réel levier (…) de cohésion sociale.
En effet, ce
respect du français – et du néerlandais – comme langues de communication de la
Région et des institutions européennes doit aller de pair avec un respect de
l’accueil des habitants et/ou personnes morales. C’est pourquoi, dans les 19
communes, des efforts sont faits pour offrir un accueil dans d’autres langues
que le français et le néerlandais. Certaines communes offrent d’ailleurs des
primes de multilinguisme à leurs fonctionnaires, plus larges que l’usage du
français et du néerlandais. Le gouvernement s’est engagé, en partenariat avec
les institutions européennes, à augmenter les capacités d’accueil en anglais.
J’ai dès lors interpellé le
Ministre-président sur la politique de communication de la Région et des
para-régionaux, sur le respect de la législation en la matière (lois
coordonnées sur l’emploi des langues en matière administrative). On peut
contester le bien-fondé d’encore utiliser le français - et le néerlandais - dans une grande ville internationale comme
Bruxelles et pourtant, il y va tout d’abord du respect que l’on doit aux
Bruxellois eux-mêmes. Nos concitoyens choisissent à 90 % le français comme
langue de communication administrative.
- Quel respect portons-nous à ce choix ?
- Les services administratifs régionaux sont-ils dûment informés du prescrit législatif ?
- Quid au niveau des para-régionaux ?
- Les marchés (campagnes, missions de relations publiques…) confiés à des sociétés de communication comportent-ils des conditions par rapport à cet emploi des langues ?
· La
présence européenne doit davantage être intégrée à la société bruxelloise pour
en faire un réel levier de cohésion sociale. Mais cette cohésion sociale ne
peut se faire au détriment des langues de la Région. Cette question a-t-elle déjà été abordée lors de rencontres avec
les autorités européennes ? Le
gouvernement s’est engagé à augmenter les capacités d’accueil en anglais. Qu’en
est-il ? Et quel est le partenariat qui est ou se met en place ? Quels
sont les programmes d’accueil des Européens permettant aussi à ceux-ci
d’apprendre la (les) langue(s) véhiculaire(s) de la Région ?
Voir la réponse du Ministre-président et les échanges sur le sujet : à venir
Voir la réponse du Ministre-président et les échanges sur le sujet : à venir
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de laisser votre avis et vos suggestions.