Ce mercredi 28 janvier, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, avait lieu un large débat sur le plan de lutte contre la radicalisation.
Voici les bases de mon intervention
Lutter contre les intégrismes liberticides et contre les racismes stigmatisants
Lutter contre la
radicalisation, c’est agir contre les intégrismes liberticides. C’est aussi agir
contre les racismes de tous bords.
Une société où l’on tue des
artistes caricaturistes, où l’on tue des hommes et des femmes parce qu’ils sont
dans un magasin cachère, une société où des supporters incitent, par l’image, à
trancher une tête, une société où on n’engage pas qqn parce qu’il est noir ou a
un nom avec certaines consonances, nous n’en voulons pas pour nos enfants mais
surtout comme démocrates, nous n’en voulons pas et là nous, élus, sommes responsables. Nous sommes des "fantassins de la démocratie".
De la cohérence entre
gouvernements
Nous
n’arriverons à lutter contre la radicalisation que si nos gouvernants, nos
gouvernants se parlent et se coordonnent. Le 11 janvier, la ministre Milquet a
annoncé il y a quelques jours mettre la dernière main à un plan de contre la
radicalisation à l’école. Le 16 janvier, le gouvernement fédéral annonce un
plan en 12 mesures et le MP de la FWB, lui, annonce le RAR, Réseau
antiradicalisme, qui sera chargé de coordonner les politiques transversales et
de veiller à la cohérence des réponses apportées sur le terrain. La semaine
dernière, le MP Vervoort lançait un plan global de prévention et de lutte contre le radicalisme, en 8 actions.
Une responsabilité politique d’abord - Une réponse culturelle aussi
Après les assassinats de
Charlie Hebdo, après les manifestations impressionnantes de dignité qui ont
suivi, des réponses doivent être apportées par les responsables politiques que
nous sommes, chacun, réponses tant en
termes de sécurité, de lutte contre les intégrismes que de vivre ensemble.
Et le « mieux vivre ensemble »
passe principalement par l’éducation et la culture.
Aux crises
actuelles (économique, écologique, politique – 4% des citoyens de 18 à 35 ans
croient en les partis politiques) s’additionne une crise de société avec une
certaine perte de valeurs et de repères.
Les solidarités traditionnelles s’effondrent; le tissu urbain accentue souvent
l’individualisme. L’homme confronté à des multiples défis d’ampleur mondiale se retrouve fort seul et insécurisé. Derrière un profond besoin de sécurité, se
cache un intense besoin de compréhension et donc de culture. Une véritable
citoyenneté partagée et avant d’être administrative ou politique, la
citoyenneté est culturelle mais pour cela il faut que soit bien ancré, inculqué, en soi, les grandes valeurs qui
fondent l’humanité, comme celle de de la liberté d’expression de l’égalité des
femmes et des hommes. Comment ne pas s’interroger, dans cet « après
Charlie », sur la différence de réactions, d’émotion, entre les jeunes
d’une même école ici à Bruxelles ? Dans quelle mesure, l’exclusion sociale
et culturelle ressentie par certains mène-t-elle à se raccrocher aux idées
intégristes ? Quand et comment prévenir, dialoguer au mieux ? Ces questions
demandent urgemment des réponses politiques.
Le suivi des jeunes mineurs
partis ou revenus de Syrie
Nous avions en 2013, constaté les difficultés devant
lesquelles se trouvait le corps enseignant qui déclarait n’avoir perçu aucun
signal d’alarme par rapport aux jeunes élèves partis en Syrie. En effet, le
préfet de l'Athénée Fernand Blum indiquait par exemple que les jeunes avaient "une scolarité exemplaire exempte de redoublement et de problèmes de
comportement". D'autre part, aucun signe particulier n'avait été
repéré ni par les professeurs de cours généraux, ni par le professeur de
religion islamique.
Comme nous avions déjà
pu tous le dire, ces adolescents mettent leurs jeunes vies en danger au nom
d’idéologies dont ils ne maitrisent pas les fondements, ni les conséquences
dramatiques. Non seulement, ils s’exposent à des risques importants, mais s’ils
reviennent en Belgique, il est probable qu’ils aient subi dans ces contrées en
guerre des traumatismes qui laissent des marques profondes : difficultés
de réinsertion dans la société, absence de formation, troubles divers,… Quid si
de nouveaux départs se dessinent ? Quelle coordination, avec le niveau
fédéral, pour pouvoir afin d’informer les écoles sur d’éventuels départs ?
Des élèves d’écoles sises en FWB sont-ils connus pour être partis en Syrie ou
autres lieux aux mains d’intégristes ? Quelles sont les informations transmises
par la Ministre aux PO pour prévenir cette situation ?
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