Les coups de semonce envoyés dans le
monde du théâtre ne tiennent pas compte des efforts réalisés par les communes,
ni de la situation économique globale difficile que notre société traverse.
Voilà près de 45 ans que la commune de
Woluwe-Saint-Pierre investit largement dans le seul théâtre restant dans le
sud-est de la région bruxelloise. En
effet, depuis septembre 1971, la commune accueille la Comédie Volter dans l’un de ses bâtiments communaux. Depuis le décès de son fondateur Claude
Volter et la reprise du théâtre par Michel de Warzée, la Comédie Volter a
beaucoup évolué. La programmation s’est élargie, diversifiée et présente un
répertoire classique et contemporain porté avec talent par des comédiens, des
metteurs en scène, des décorateurs et des régisseurs de la Fédération
Wallonie-Bruxelles.
Les rénovations et les investissements techniques consentis
par la commune représentent un apport conséquent et positif pour maintenir un
lieu de qualité. La grande salle (165 places) et le foyer (90 places)
accueillent le public pour des pièces tant classiques que contemporaines, des
comédies de mœurs et des créations de jeunes artistes. Un travail constant est
réalisé avec les écoles de même qu’avec les habitants du quartier ou des
publics plus fragilisés.
L’annonce, dans la presse de ce week-end, des avis
négatifs du Conseil de l’Art dramatique et des diminutions de subsides décidées
par la Ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles est ressentie
comme une douche froide par de nombreux acteurs de la vie culturelle et signe
peut-être la fin de ces institutions. Les communes représentent un pouvoir
subsidiant essentiel pour la culture mais sont peu consultées ou soutenues.
« Pousser les institutions à réfléchir
ensemble à des projets communs ou à des mutualisations de coût est positif mais
que propose la Fédération Wallonie-Bruxelles pour aller en ce sens ?
Est-ce sous le couteau sous la gorge et sous le coup d’une diminution de
subsides que les 11 théâtres visés par un avis négatif arriveront à définir un
nouveau projet ? Est-ce ainsi que l’on place l’artiste au centre ? »,
s’étonne Caroline Persoons, Députée FDF à la Fédération Wallonie-Bruxelles
et échevine de la Culture à Woluwe-Saint-Pierre.
« C’est par
une politique volontariste que Woluwe-Saint-Pierre
peut maintenir des lieux culturels
ouverts dans la commune, tels que la Comédie Volter, le Cinéma Le Stockel, dernier
cinéma de quartier, cinq centres communautaires de quartier dont le Centre
communautaire de Joli-Bois qui sert régulièrement de résidence pour certaines
créations circassiennes… Apprendre
par la presse que la Comédie Volter a reçu un avis négatif, voit sa dotation
publique diminuer de 17.000 euros et que cela constitue un avertissement
« pour donner le temps de mettre fin à l’activité » ou de « changer
de projet » me laisse un goût plus qu’amer. Nous le ressentons comme une
sanction pour notre commune qui se veut partenaire de la culture et essaie tant que
faire se peut de soutenir vraiment les artistes. », s’indigne Caroline
Persoons qui veillera à voir avec l’équipe de la Comédie Volter comment faire
face au mieux à ce coup de semonce annoncé par la presse.
« Au niveau communal, nous nous pourrons
jamais apporter à la Comédie Volter le subside dont un tel théâtre a besoin. Ce
n’est d’ailleurs pas notre rôle. Mais nous voulons être porteurs d’espoir pour les
artistes, pas fossoyeurs. Nous allons profiter de l’été pour développer de
nouvelles propositions et synergies »,
précise l’échevine qui reste à l’écoute de toutes les bonnes idées et volontés.
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