Quatre sites sont reconnus Patrimoine mondial de l’UNESCO en Région bruxelloise : la Grand-Place de Bruxelles, le Palais Stoclet et quatre habitations majeures de Victor Horta (l’Hôtel Tassel, l’Hôtel Solvay, l’Hôtel Van Eetvelde et la maison et l’atelier de Victor Horta). Cette inscription au patrimoine de l’Unesco implique une gestion spécifique au regard de la convention du patrimoine mondial. L’UNESCO recommande entre autres de définir une zone de protection patrimoniale et urbanistique. Cette zone, appelée la « Zone tampon » a pour but de mettre en place une meilleure protection des abords du site.
Me baladant la tête en l'air et curieuse de notre patrimoine, je m'étonne de l'état déplorable d'une partie de la zone Unesco près de la Grand Place de Bruxelles et du peu de mise avant des autres biens ainsi classés.
Avec le concours d'un étudiant-stagiaire, François Pottié, j’ai examiné la situation de ces biens remarquables situés en Région bruxelloise.
J'interrogerai Prochainement le Ministre-Président Vervoort sur ce patrimoine remarquable et mon collègue Fabian Maingain fera de même au Conseil communal de la Ville de Bruxelles.
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Ci-après la base de mon interpellation :
La
Grand-Place de Bruxelles a gagné en renommée internationale en
1998 quand elle a été inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO et la
« Zone tampon » doit protéger
les abords de la Grand-Place.
A la
suite à cette reconnaissance, les autorités communales et régionales ont mis
sur pied un certain nombre de plans et de stratégies au fil du temps pour
protéger la zone : classement par la Région bruxelloise de bâtiments
autour de la Grand-Place (2001), adoption d’un règlement communal d’urbanisme
de la zone UNESCO (2009), mise en place d’un coordinateur de terrain «Monsieur
UNESCO» (2009), définition des zones de protection autour des biens inscrits au
patrimoine mondial par la Région bruxelloise, adoption d’un plan de gestion de
la zone Unesco de la ville de Bruxelles (2012), etc.
Malgré
cela, il faut bien constater qu’une partie du quartier est encore dans un état
déplorable. Il suffit de faire un petit tour dans l’ « Ilot
Sacré » pour voir à quel point le quartier autour de la Grand Place est
dans un état d’abandon :
maisons en ruines, logements vides au dessus des commerces, terrains vagues,
façades dans un état de dégradation avancées, bâtiments abandonnés, etc. Situation surréaliste si près de « la plus belle place du Monde »
inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO.
Plusieurs
facteurs expliquent en partie la situation : l’exode urbain et la diminution du nombre
d'habitants dans le quartier de l'Îlot Sacré, l’abandon des étages supérieurs, l'augmentation des nuisances
proportionnellement au développement touristique du secteur, une
certaine dégradation de l'environnement
urbain, la porte ouverte à une certaine spéculation immobilière, la pratique du
bail unique donnant en location l'ensemble d'un immeuble à un commerce alors
que son rez-de-chaussée suffirait, et il faut le reconnaître le manque
d’actions de la Ville et de la Région, malgré différents plans.
La
situation de l’Ilot Sacré est donc caractérisée par une frénésie réglementaire suivie d'une
certaine passivité dans l'exécution.
La
Ville et la Région se sont en effet dotés de plans et d'instruments réglementaires
nombreux qui ont pour objectifs principaux de restaurer l'habitabilité des
lieux et contraindre s’il le faut, les propriétaires à appliquer la législation
sur le patrimoine.
La Région
dispose de différents outils tels que l’application de la législation en
matière de protection du patrimoine ( article 240 §2 du Code bruxellois de
l'Aménagement du Territoire (COBAT) qui dispose
que la Région ou la commune peuvent se substituer aux propriétaires lorsque
ceux-ci refusent d'effectuer des travaux de conservation sur des biens classés
ou sauvegardés, l'article 242 du COBAT va plus loin puisque « le
Gouvernement peut, soit d'initiative,
soit sur proposition de la Commission royale des monuments et des sites
ou du collège des bourgmestre
et échevins de la commune où le bien est situé, décider l'expropriation pour cause d'utilité publique, d'un
bien relevant du patrimoine immobilier, inscrit sur la liste de sauvegarde ou classé, qui risque d'être détruit ou
gravement détérioré. »), l'action
en cessation des atteintes à l'environnement (un bien faisant l'objet de
mesures de protection patrimoniale rentre dans cette catégorie), …
Les outils et instruments pour améliorer la situation du quartier de l’Ilot Sacré semblent donc exister. Comment sont-ils activés ?
Les outils et instruments pour améliorer la situation du quartier de l’Ilot Sacré semblent donc exister. Comment sont-ils activés ?
Pour le Palais Stoclet, sans aborder la question de sa non-ouverture
au public, ne fût-ce qu’un jour
par an, ce que l’on peut regretter – mais c’est
un bâtiment privé -, je voudrais attirer l’attention sur le peu de
mise-en-avant de ce bâtiment incroyable au niveau touristique, patrimoniale,
territorial. De nombreux promeneurs, touristes, groupes guidés par des
historiens, cars étrangers viennent voir le Palais Stoclet, de l’extérieur,
mais aucun lieu n’est prévu sur l’avenue de Tervueren (artère régionalea) pour
permettre de pouvoir regarder ce bâtiment de manière valable et sécurisée. Y
a-t-il déjà des demandes et des études à ce sujet ?
Les quatre maisons Horta ne sont pas toutes ouvertes au public mais
leur mise-en-avant au travers des circuit Art nouveau est tout-à-fait positif.
Des demandes particulières existent-elles pour mieux mettre ces maisons en
avant dans les quartiers concernés ?
Mes questions au Parlement régional bruxellois (interpellation à venir) :
- Existe-t-il une réflexion de la Région bruxelloise concernant la mise-en-valeur des biens classés Patrimoine mondial de l’UNESCO en Région bruxelloise ?
- Comment est conçue la protection de la zone tampon autour de la Grand-Place ?
- Existe-t-il une collaboration entre la Région bruxelloise et la Ville de Bruxelles concernant ce quartier ? Si oui, quelle forme prend cette collaboration ?
- La Région bruxelloise dispose de certains instruments dans la législation pour agir en matière de gestion patrimoine comme l’article 240§2 et 242 du COBAT. Y a-t-il eu de telles initiatives ?
- La Région a-t-elle déjà pris l’initiative d’une action en cessation des atteintes à l'environnement pour des manquements aux dispositions de protection du patrimoine des immeubles classés ou de la liste de sauvegarde ?
Vous avez raison. Il est déplorable de voir de belles maisons anciennes laissés à l'abandon depuis des années. Quelle tristesse ! Ne peut-on sanctionner les propriétaires ?
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