« Ce lundi 29 juillet, la décision du Comité
Européen des Droits Sociaux a été rendue publique : l’Etat belge est
condamné pour le manque de solutions d’accueil des personnes handicapées
adultes de grande dépendance. »
Ces quelques mots introduisent le communiqué de presse
du Comité belge de la Fédération internationale de la Ligue des droits de
l’Homme et de la vingtaine d’associations requérantes. Ce communiqué nous
étonne peu vu les huit années de sit-in des associations et les très nombreuses
interpellations parlementaires FDF et autres mais la situation catastrophique
des familles poussées à devoir faire condamner la Belgique ne cesse de nous
scandaliser.
« Cette condamnation est sans appel, aucun
argument de l’Etat n’a été retenu face à la flagrante violation de plusieurs
articles de la Charte sociale européenne et des droits des personnes les plus
fragiles et démunies de notre société. » Face à cela, nous nous
posons deux questions : comment en est-on arrivé là et quelles solutions
pour répondre à cette condamnation honteuse ?
Comment les pouvoirs publics ont-ils pu laisser la
situation se dégrader ainsi ? La Belgique était réputée pour sa politique
des personnes handicapées tant au niveau de l’enseignement que des solutions
d’accueil. Au moins deux faits ont changé la donne : l’allongement de
l’espérance de vie sans aucune vision politique de cette évolution et une
régionalisation de cette compétence sans moyens ni coopérations suffisants - En
retiendra-t-on la leçon pour la réforme de la sécurité sociale en
cours ?-.
Que faire ? Les FDF défendent quatre lignes
d’actions institutionnelles et politiques :
1. définir, tous niveaux de pouvoir confondus, un projet
de société global pour les personnes handicapées pour construire une vraie
inclusion de la personne handicapée dans notre société, dans le sens de la
convention ONU sur les droits des personnes handicapées. Les conférences
interministérielles liées au handicap doivent être plus régulières, mieux
suivies et efficaces pour « augmenter, diversifier et améliorer l’accueil
et le soutien des citoyens les plus faibles ».
2. connaître,
tous niveaux de pouvoir confondus, le nombre et les besoins des
personnes en situation de handicap, spécialement pour les personnes de grande
dépendance, et de leurs proches aidants;
3. conformément aux conclusions du groupe de travail «
Matières personnalisables » du Groupe Wallonie – Bruxelles, développer une
collaboration efficace entre la Région wallonne et la Commission communautaire
française au sein d’une Agence
francophone du Handicap;
4. établir au niveau de la Région bruxelloise et de la
Cocof, un plan pluriannuel de création
de places d’accueil pour la grande dépendance, plan qui doit se décliner de
manière transversale au travers tant des politiques du logement, de
l’urbanisme, des travaux publics, de l’action sociale que de la politique
« personnes handicapées ».
Pour
les FDF, seul un « réflexe handicap », présent lors du développement
de tout projet politique et de gestion publique, permettra de créer une vraie
société inclusive des personnes en situation de handicap et un soulagement pour
leurs familles.
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