22 octobre 2008

Inscription en secondaire : des files à la loterie...

La période d'inscription prioritaire dans les écoles secondaires a commencé.
Les files d’attente sont remplacées par un tirage au sort ! A aucun moment, l’adéquation entre le projet pédagogique de l’école et le profil de l’élève n’est pris en considération.
De très nombreux messages reflétant l'angoisse et la colère légitime à l'encontre de la procédure compliquée et discriminatoire prévue dans le décret "mixité" me parvienne tous les jours. « Lors des réunions d'information, nous avons été frappés par le fait que les directeurs nous disent qu'ils ne peuvent pas matériellement recevoir les parents avant les inscriptions vu l'explosion attendue des demandes d'inscription. Nous devons donc d'abord inscrire et, ensuite, si notre enfant est tiré au sort, nous serons reçus par la direction pour examiner avec elle si le projet pédagogique de l'école convient à notre enfant ! C'est le monde à l'envers... Et que ferons-nous si nous constatons à ce moment que l'école qui nous est attribuée par le sort ne convient pas du tout à notre enfant ? » (courriel du 20/10/08)
Je ne peux que partager cette analyse. Comme parent, il est légitime de pouvoir choisir l'établissement scolaire qui convient le mieux à notre enfant et qui propose un projet pédagogique et l'enseignement de qualité qui nous semblent essentiels.
Or, la régulation mise en place d'abord par le décret inscription puis par le décret dit mixité contrevient à la liberté de choix des parents et casse la confiance que les pouvoirs publics devraient poser en les directions d'écoles.
Dès à présent, nous savons que, assez logiquement, les parents d’enfants discriminés, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas prioritaires pour l’inscription, vont inscrire leur enfant dans plusieurs écoles correspondant à leurs aspirations. C’est d’ailleurs le seul système qu’ils aient pour maximiser leur chance d’avoir une école qui corresponde au mieux à leur choix. Ceci prépare une rentrée scolaire prochaine des plus difficile en matière de gestion des écoles, parce que bon nombre d’élèves risquent d’être inscrits dans plusieurs écoles.

Face à toutes ces inquiétudes, j'interpellerai le ministre Dupont sur le sujet ce jeudi 23 octobre au Parlement de la Communauté française, en commission de l'éducation.

3 commentaires:

  1. La Fapeo exige un moratoire sur le décret mixité

    La Fédération des associations de parents de l'enseignement officiel (Fapeo) exige un moratoire sur le décret Mixité, annonce jeudi dans un entretien au Soir son président, Hakim Hedia, qui affirme qu'"il y urgence".

    Depuis la rentrée, des centaines de parents d'élèves craignent de ne pouvoir inscrire leurs enfants dans l'école secondaire de leur choix suite à la mise en place du décret Mixité sociale, essentiellement à Bruxelles et dans le Brabant wallon où sont concentrées la plupart des écoles où le nombre de places risque d'être inférieur à la demande.

    La Fapeo propose dès lors la mise en place de comités chargés de gérer les flux d'inscriptions dans les écoles. "Ce qui importe, c'est que les parents choisissent une école en connaissance de cause, motivés par son projet pédagogique. En cas de surplus, le comité serait chargé de trier les demandes en bon père de famille, sur base de critères objectifs et de la réalité locale", dit notamment M. Hedia qui précise que ces critères pourraient être par exemple la continuité pédagogique, l'ouverture à d'autres publics, la proximité géographique.

    Il affirme aussi qu'"il faut un plan d'urgence pour revaloriser les écoles plutôt que de focaliser l'attention sur quelques-unes". Il plaide aussi pour une centralisation des informations relatives aux inscriptions au ministère qui fait le tri entre par exemple trois écoles qui ont la préférence des parents. Etant donné qu'il est trop tard pour mettre un tel système en place, la Fapeo demande un moratoire, "la suspension du décret pour éviter le chaos". (belga)
    23/10/08 10h45

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  2. En tant que parents, nous sommes profondément interpellés par l'erreur fondamentale qui est à la source de ce débat : l'enfant ne doit-il pas garder la première place dans ce débat ?

    L'enseignement a pour but le développement intellectuel et l'épanouissement de l'enfant, dans le respect de ses compétences, de sa personnalité et de son bien-être. Or, à lire le décret, l'enfant n'est présent nulle part.

    Quel sens cela a-t-il d'imposer à un enfant de 11 ou 12 ans de longs trajets en transport en commun alors qu'une école se trouve à distance de marche de chez lui ?
    Comment allons-nous expliquer à notre fils qu'il y a peu de chance qu'il puisse aller dans la même école secondaire que ses amis avec qui il a suivi sa scolarité primaire ?
    Comment lui dire qu'il affrontera peut-être seul, sans le support de son groupe d'amis, le grand passage en secondaire ?
    Pourquoi déstabiliser des enfants en les inscrivant, contre notre gré, dans des écoles dont le projet pédagogique ne leur convient pas toujours ?
    Pourquoi empêcher les directeurs d'école d'aider les parents dans leur choix et, dans certains cas, de faire prendre conscience aux parents du fait que l'école ne conviendra peut-être pas à leur enfant ?
    Pourquoi ne pas faire confiance aux enseignants des dernières années du primaire qui peuvent nous guider dans le choix de l'école secondaire, car ils connaissent nos enfants ?

    Nous avons assisté à des réunions de parents dans plusieurs écoles différentes, tout en sachant que certaines de ces écoles ne conviendront pas à notre fils. Nous n'avons pas le choix : nous devrons inscrire partout et espérer être tiré au sort dans une école au hasard. Lors des réunions d'information, nous avons été frappés par le fait que les directeurs nous disent qu'ils ne peuvent pas matériellement recevoir les parents avant les inscriptions vu l'explosion attendue des demandes d'inscription. Nous devons donc d'abord inscrire et, ensuite, si notre enfant est tiré au sort, nous serons reçus par la direction pour examiner avec elle si le projet pédagogique de l'école convient à notre enfant ! C'est le monde à l'envers... Et que ferons-nous si nous constatons à ce moment que l'école qui nous est attribuée par le sort ne convient pas du tout à notre enfant ?

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  3. Je suis en 6ème primaire. Je vous envoie ce mail parce que je ne comprends pas pourquoi je ne peux pas aller l'année prochaine dans la même école que mes amies. Elles ont un grand frère ou une grande soeur qui vont juste en face, et je pensais pouvoir aussi m'y inscrire. Mes parents avaient d'ailleurs déjà rempli les papiers pour celà il y a longtemps. Ils m'ont expliqué que si je n'était pas tirée au sort, je devrais aller dans une autre école. Mais toutes les autres écoles catholiques sont loin et je n'ai pas envie de prendre le bus et le tram toute seule tôt le matin. Tout ça me fait peur, et me rend triste. Où vais-je devoir aller à l'école?

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