Communiqué de presse
Conflit d’intérêts Quota-Inami : échec de la
concertation. DéFI, PS, cdH et Ecolo
dénoncent un projet de loi discriminatoire pour les francophones
Ce mardi 23
janvier, dans le cadre de la motion en conflit d’intérêt contre le projet de
loi de la Ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block, qui vise à réformer
l’attribution des quotas INAMI, une rencontre s’est tenue à la Chambre entre
une délégation du parlement francophone bruxellois (COCOF) et une délégation
du parlement fédéral. La majorité
fédérale refuse de modifier le projet de loi De Block. DéFI, PS, cdH et Ecolo dénoncent chiffres
à l’appui un projet de loi discriminatoire pour les francophones,
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Une délégation du parlement francophone bruxellois s’est rendue à la
Chambre afin de faire entendre leurs arguments constructifs. Comme l’a rappelé
en guise d’introduction la Présidente Julie de Groote de la délégation du
Parlement francophone bruxellois, « à
travers la motion en conflit d’intérêts il est essentiel pour faire vivre notre
fédéralisme de coopération d’avoir des lieux de concertation qui permettent un
véritable dialogue ». Malheureusement, la majorité fédérale a refusé de
les entendre.
De fait, les groupes DéFI, PS,
cdH et Ecolo dénoncent tant au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles
qu’au Parlement francophone bruxellois, les décisions du gouvernement fédéral
qui organisent la pénurie de médecins en Wallonie et à Bruxelles. De fait,
les intérêts francophones sont bel et bien lésés par ce nouveau projet de loi. « Alors qu’une pénurie de médecins est constatée
en Wallonie et apparaît en gestation à Bruxelles, ce serait une erreur
pénalisante pour l’accès aux soins de santé que d’accepter les critères de
répartition retenus dans le projet de loi », dénonce Caroline Persoons, députée bruxelloise
DéFI.
⇒ Premièrement, les
groupes francophones estiment que la
ministre ne prend pas en compte les besoins réels en matière de santé dans ses
calculs de quota. A cet égard, le Conseil d’Etat avait lui-même souligné
que le système de planification était incohérent car nullement basé sur des
éléments objectifs ou scientifiques. Ceci est bien démontré par le nombre de quotas INAMI accordés à des médecins
étrangers soit 41% des médecins ayant obtenu un numéro INAMI en Fédération
Wallonie-Bruxelles. Par ailleurs, les travaux objectifs et scientifiques de la
Commission de planification sont relégués au second plan par le projet de loi
de la Ministre. « Il faut fixer les
quotas sur base des vrais besoins du monde médical – et non sur base d’une clé
de population arbitraire et discriminante » souligne Hamza Fassi-Fihri,
député CDH.
⇒ Deuxièmement, le projet de loi de la Ministre De Block est
discriminatoire pour les francophones. En effet, le gouvernement fédéral veut fixer les quotas par communauté sur
base du nombre des chiffres de la population, sauf à Bruxelles où la clé sera
basée sur le nombre d’élèves fréquentant l’Enseignement primaire et secondaire
francophone ou néerlandophone. Or, dans son avis, le Conseil d’Etat a clairement indiqué que ce lien n’était pas
pertinent et non représentatif du nombre réel de néerlandophones habitant
la Région bruxelloise.
Les députés DéFI, PS, CdH et Ecolo ont calculé ce que cela
représente : selon les statistiques de l’IBSA, les chiffres de
l’Enseignement primaire et secondaire relèvent 83% d’élèves inscrits du côté
francophone. Or des statistiques récentes (IPP) montrent que près de 92% des
Bruxellois choisissent le français comme langue de communication officielle.
Cette différence de 9%, soit quelque 106.000 habitants représenteraient un
transfert de 107 médecins du quota de la Fédération Wallonie-Bruxelles vers la
Communauté flamande.
« Maggie De Block
et le gouvernement fédéral se sont assis sur l’Avis du Conseil d’État et ont
écrit un texte qui fonde en loi le déséquilibre communautaire… Demain on sera
mieux soigné en Flandre qu’à Bruxelles ou en Wallonie, c’est
insupportable ! » s’insurge
Catherine Moureaux, députée PS.
⇒ Troisièmement, la ministre
a décidé de fixer dans la loi le surnombre de candidats francophones. Il s’agit d’un « bétonnage » dans
la loi d’un quota pour la Communauté française alors que seul un arrêté
royal pourra revoir le quota de la Communauté flamande. Nous pouvons donc
estimer qu’il s’agit d’une disposition
discriminatoire pour les francophones. Par ailleurs, il n’apparaît pas
opportun de fixer dans la loi ce surnombre car comme nous l’avons souligné
ci-dessus les besoins en matière de
santé évoluent. A Bruxelles par exemple, la population de médecins
généralistes est vieillissante, ce qui pourrait laisser présager qu’une pénurie
est en gestation et que les besoins en termes de médecins pourraient évoluer et
être revus. « Personne ne peut nier que les indicateurs de santé publique sont très
alarmants à Bruxelles et traduisent une paupérisation de la population. Une
planification médicale efficace implique dès lors le recours à d’autres
paramètres que les indicateurs de contingentement abrupts proposés par le
gouvernement fédéral » souligne Alain Maron, député Ecolo.
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