Ce mardi, j'ai interrogé la ministre Schyns au sujet de nouveaux jeux dangereux qui tentent les adolescents. Né il y a deux ans en Russie, le défi de la baleine bleue vient
de faire son apparition chez nous. Il s’agit de relever 50 paris dont le
dernier pousse au suicide. Le “jeu” consiste à réaliser plusieurs paris et à partager leur
accomplissement via une photo sur les réseaux sociaux.
Ces dernières années, les défis sur les réseaux sociaux ont
rencontré un vif succès auprès des jeunes. Le suicide de deux adolescentes en
Russie le 26 février dernier a braqué l’intérêt des médias sur ce phénomène
morbide.
Ces paris, qui n’ont rien d’anodin, incitent à la mutilation et,
in fine, à la mort. L’ultime défi, le n°50, est ainsi formulé: “Saute du toit
ou pends-toi”. Ce jeu effrayant a d’abord été lancé sur l’équivalent russe de
Facebook qui compte plus de 350 millions de membres. Des groupes morbides y
sont présents et proposent aux utilisateurs de faire partie d’une communauté.
Pour la rejoindre, les adolescents doivent prouver aux administrateurs leur
capacité à en faire partie via une batterie de tests. Lorsque la “candidature”
est validée, un décompte de 50 jours est enclenché, au bout desquels le suicide
doit avoir lieu. Les défis vont crescendo et conditionnent progressivement le
jeune à vouloir se donner la mort: se lever en pleine nuit et écouter de la
musique déprimante, s’adonner à l’automutilation, s’asseoir au bord d’un toit… Ces épreuves auraient poussé 130
jeunes au suicide, but final du jeu.
Chez nous, la police locale montoise a découvert que trois
adolescents de la région s’adonnaient à cette pratique. Très vite, la police
boraine a réagi en alertant les écoles de la région et en diffusant un avis sur
sa page Facebook. Les autorités demandent aussi aux parents et enseignants d’être
vigilants. En effet, certains défis du jeu de la baleine bleue sont parfois
facilement notables : ne plus parler pendant 24 heures, mettre un statut
Facebook stipulant “I’m Whale” ou se scarifier les avant-bras et les mains. En
Russie, la police a tenté de fermer ces groupes faisant l’apologie du suicide,
mais les pages ont “refleuri” plus tard… On voit également des adolescents qui,
pour montrer leur aptitude à résister à la douleur, postent sur les réseaux
sociaux des vidéos les représentant se projetant à quelques centimètres de la
peau le flux glacial d'un aérosol. Les conséquences peuvent être particulièrement
graves. La Fondation britannique pour la peau a récemment tiré la sonnette
d'alarme. Le 27 février, un article scientifique y était consacré dans les Annales
de Dermatologie et de Vénéréologie. Il semble que ces jeux soient aussi un
challenge diagnostique pour les médecins.
Madame la Ministre, voici mes questions :
1)
Avez-vous
connaissance de ce phénomène incitant à la mutilation et au suicide ?
Quelles sont les opérations
de prévention et de sensibilisation prévues ? Sont-elles menées en
concertation avec les ministres compétents pour la santé et la sécurité de
la jeunesse ?
2)
La circulaire
n°2690 « Les jeux dangereux, ce n’est pas du jeu ! » permet-elle
de rencontrer cette situation inédite qui incite explicitement au suicide via
les réseaux sociaux ?
3)
Envisagez-vous
une campagne ciblée directement sur les élèves ?
4)
A quels signaux
les équipes éducatives doivent-elles être attentives et comment en référer pour
éviter le pire ?
5)
Si des médecins
diagnostiquent les signes de tels jeux, existe-t-il une procédure qui permette
d’alerter l’environnement scolaire de l’adolescent concerné ?
Lien vers la réponse de la ministre
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