24 mai 2017

Les jeux dangereux : le défi de la baleine bleue et le jeu du déodorant

Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Commission de l'Education–mardi 23 mai – question orale à la Ministre de l'enseignement.

Ce mardi, j'ai interrogé la ministre Schyns au sujet de nouveaux jeux dangereux qui tentent les adolescents.  Né il y a deux ans en Russie, le défi de la baleine bleue vient de faire son apparition chez nous. Il s’agit de relever 50 paris dont le dernier pousse au suicide. Le “jeu” consiste à réaliser plusieurs paris et à partager leur accomplissement via une photo sur les réseaux sociaux.

Ces dernières années, les défis sur les réseaux sociaux ont rencontré un vif succès auprès des jeunes. Le suicide de deux adolescentes en Russie le 26 février dernier a braqué l’intérêt des médias sur ce phénomène morbide.

Ces paris, qui n’ont rien d’anodin, incitent à la mutilation et, in fine, à la mort. L’ultime défi, le n°50, est ainsi formulé: “Saute du toit ou pends-toi”. Ce jeu effrayant a d’abord été lancé sur l’équivalent russe de Facebook qui compte plus de 350 millions de membres. Des groupes morbides y sont présents et proposent aux utilisateurs de faire partie d’une communauté. Pour la rejoindre, les adolescents doivent prouver aux administrateurs leur capacité à en faire partie via une batterie de tests. Lorsque la “candidature” est validée, un décompte de 50 jours est enclenché, au bout desquels le suicide doit avoir lieu. Les défis vont crescendo et conditionnent progressivement le jeune à vouloir se donner la mort: se lever en pleine nuit et écouter de la musique déprimante, s’adonner à l’automutilation, s’asseoir au bord d’un toit… Ces épreuves auraient poussé 130 jeunes au suicide, but final du jeu.

Chez nous, la police locale montoise a découvert que trois adolescents de la région s’adonnaient à cette pratique. Très vite, la police boraine a réagi en alertant les écoles de la région et en diffusant un avis sur sa page Facebook. Les autorités demandent aussi aux parents et enseignants d’être vigilants. En effet, certains défis du jeu de la baleine bleue sont parfois facilement notables : ne plus parler pendant 24 heures, mettre un statut Facebook stipulant “I’m Whale” ou se scarifier les avant-bras et les mains. En Russie, la police a tenté de fermer ces groupes faisant l’apologie du suicide, mais les pages ont “refleuri” plus tard… On voit également des adolescents qui, pour montrer leur aptitude à résister à la douleur, postent sur les réseaux sociaux des vidéos les représentant se projetant à quelques centimètres de la peau le flux glacial d'un aérosol. Les conséquences peuvent être particulièrement graves. La Fondation britannique pour la peau a récemment tiré la sonnette d'alarme. Le 27 février, un article scientifique y était consacré dans les Annales de Dermatologie et de Vénéréologie. Il semble que ces jeux soient aussi un challenge diagnostique pour les médecins. 
Madame la Ministre, voici mes questions :

1)    Avez-vous connaissance de ce phénomène incitant à la mutilation et au suicide ?
Quelles sont les opérations de prévention et de sensibilisation prévues ? Sont-elles menées en concertation avec les ministres compétents pour la santé et la sécurité de la jeunesse ?
2)    La circulaire n°2690 « Les jeux dangereux, ce n’est pas du jeu ! » permet-elle de rencontrer cette situation inédite qui incite explicitement au suicide via les réseaux sociaux ?
3)    Envisagez-vous une campagne ciblée directement sur les élèves ?
4)    A quels signaux les équipes éducatives doivent-elles être attentives et comment en référer pour éviter le pire ?
5)    Si des médecins diagnostiquent les signes de tels jeux, existe-t-il une procédure qui permette d’alerter l’environnement scolaire de l’adolescent concerné ?

Lien vers la réponse de la ministre

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