15 janvier 2019

Fin du projet "Cirk" à Koekelberg : les arts circassiens en difficulté pour trouver des espaces de création et de répétition ?

Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Commission culture 21/01/2019 - INterpellation

Les arts circassiens, de rue et de cirque sont fortement appréciés du public et des jeunes artistes de spectacle. Mais ce secteur a besoin d'espaces de création et de répétition.
C'est donc avec beaucoup de surprise que j'ai pris connaissance du Communiqué de presse de l'Espace Catastrophe annonçant la décision de la commune de Koekelberg de mettre fin au projet "Cirk", Centre International des Arts du Cirque, dont la première phase de construction devait débuter en mars prochain. Cette décision semble avoir été prise unilatéralement par le Collège, sans associer l’Espace Catastrophe qui était partenaire du projet et qui a évidemment réagi à la suite de cette annonce. Le projet était intéressant car tout en ayant une dimension sur toute la région bruxelloise, il impliquait très fort le quartier et les jeunes qui y habitent ou y fréquentent une école. 
J'ai dès lors questionné par interpellation au parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles à l'adresse de la ministre de la Culture.
Depuis plusieurs années, je défends le développement d'un espace de répétition circassienne à Woluwe-Saint-Pierre au Centre communautaire de Joli-Bois. Le CCJB et la salle Agora construit d'ailleurs avec le soutien de la communauté française il y a 40 ans, permettent les répétitions d'art du cirque,  grâce à une architecture particulière et audacieuse de Roger Bastin. 



Le projet Cirk vise – ou visait - à créer au cœur de la Commune de Koekelberg « l’un des projets les plus ambitieux que le Cirque contemporain belge ait jamais connu ! » pour reprendre les termes du communiqué de l’Espace Catastrophe, un projet avec une « ambition architecturale de premier plan et répondant aux normes les plus strictes au niveau des performances énergétiques (PEB) ».
Au niveau financier, la Fédération Wallonie-Bruxelles devait également contribuer à ce projet. Il était prévu que la première phase de construction soit couverte, avec des financements communaux (1,8 M d’€), le subside de Beliris (4,082 M d’€), le subside de la Politique de la Ville (0,938 M d’€). « De son côté, l’Espace Catastrophe bénéficiait d’un accord de financement pour les équipements, via le Fond St’Art pour la Culture (1,650 M d’€). Soit près de 8,5 M d’€ cumulés. Du jamais vu pour le Cirque en Belgique ! ». De plus, il était prévu que  la gestion du projet soit à la charge exclusive de l’Espace Catastrophe qui, via un bail emphytéotique, devait s’assurer du fonctionnement général du lieu. Pour ce faire, « le contrat programme de l’Espace Catastrophe avec le Service général des Arts de la Scène de la Fédération Wallonie-Bruxelles (2018/2022), portant actuellement sur un montant annuel de 300.000,00 €, devait être renégocié au moment du déménagement. »
J’aimerais interroger la Ministre de la Culture sur l’arrêt de ce projet et sur les autres possibilités existantes ou à créer pour les Arts du cirque.
Mes questions à la Ministre : 
- La FWB a-t-elle été consultée avant la décision de renoncement  du Collège de Koekelberg ?
- Le projet répondait à une attente des acteurs et créateurs du secteur circassien. Quid demain ?
Existe-t-il un relevé des espaces permettant un développement de la création circassienne et l’un de ces espaces peut-il « reprendre » ce projet « Cirk » ? Peut-on imaginer par exemple que des espaces tel celui de la salle Agora du Centre communautaire de Joli-Bois à Woluwe-Saint-Pierre, construit grâce au soutien de la Communauté française, accueillent ce projet ?
- Cette malheureuse décision est aussi l’occasion de faire le bilan de mandature sur les arts circassiens. Dans le bilan des sessions de travail du Conseil des Arts forains, du Cirque et de la Rue pour les exercices budgétaires 2016 et 2017, on peut lire qu’ « énormément reste à faire pour permettre aux artistes une rémunération décente sur la durée totale de leurs créations, aux compagnies pour avoir une meilleure assise, assurer de meilleures possibilités de production, avoir les outils pour trouver des coproductions. Il faut budgétairement mieux soutenir les lieux de diffusion afin de leur permettre d’augmenter le nombre de coproductions, le montant de celles-ci et de pouvoir réaliser un programme professionnel, de qualité en rémunérant à leur juste valeur les artistes. De même les deux centres scéniques du secteur devraient être mieux financés pour assumer pleinement leurs missions, et leurs infrastructures futures. » Quid donc de l’avenir du secteur ?

Réponses obtenues en commission : 
Gréoli :
  • Contactée par Commune de KKBG ? Non et la ministre trouve cela regrettable. Ni elle ni l'administration n'ont été consultées. Le pire est que l'Esace Catastrophe non plus n'avait pas été contacté.
  • Pas de demande précise ou formelle introduite actuellement.
  • Investissement St'Art non remis en cause mais il faut qu'une école secondaire proche soit présente dans un nouveau projet.
  • Le contrat-pgme se poursuit de manière pérenne (300.000 euros).
  • Besoin d'un lieu en Région bruxelloise.
  • Relevé des espaces disponibles n'existe pas mais le secteur et l'Espace Catastrophe peut revenir avec un projet, un lieu.
  • Rapport 2016-17 Arts forains et cirque : en 2018, le secteur a été bien refinancé ! Le contrat pgme Espace Catastrophe pourrait être revu si nouveau projet se dessine.
  • -> dossier essentiel. Volonté réelle pour E. Catastrophe et pr tte proposition.
Réplique C.Persoons :

  • Excellente nouvelle que le fonds St'art puisse être garanti pour un autre projet.
  • Pour dessiner un nouveau projet, il ne faut pas que l'E.C. ou le secteur reste seul. Je demande que l'administration puisse soutenir, accompagne les recherches.

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