Ce matin 31/12/2018, très bel édito et enquête inquiétante dans le journal Le Soir au sujet de la situation dramatique que vivent les musées fédéraux.
Lien vers l'article - (Photo Bacon au Musée Beyeler - 08/2018)
Investir dans la culture, dans les lieux et les institutions culturelles est essentiel, spécialement lors des périodes de crise. Notre société est bousculée par une succession de crises économiques ou crise de valeurs. En écoutant les "gilets jaunes", ceux des rond-points pas les casseurs, j'ai été touchée d'entendre plusieurs personnes dire trouver des valeurs oubliées lors de leurs rencontres et discussions autour de ces postes de contestation. Ce "partage de valeurs" passe souvent à la trappe dans nos sociétés mais les lieux et outils culturels permettent de réfléchir, d'asseoir ces valeurs et de les partager. Les centres culturels sont des lieux de création et de diffusion artistiques, bien sûr; ils doivent être aussi et peut-être surtout, des lieux d'échanges, de discussions, de partage d'expériences et de valeurs.
Les artistes et les créateurs contemporains secouent notre esprit critique et nous permettent de réfléchir, d'apporter du grain à moudre, parfois aussi révolte ou beauté et douceur tout simplement. Leur apport est essentiel dans le course folle de la vie. Le monde politique connaît mal l'apport tant sociétal qu'économique de ce secteur. Le poids des industries culturelles et créatives sur l'économie devrait être mieux connu et enfin estimé à sa juste valeur.
Dans cette ligne, les musées apportent la connaissance de l'histoire mais aussi la confrontation au présent. Les artistes nous apprennent sur nous-mêmes et nous aident ou nous poussent à observer autrement le présent. Pourquoi saigne-t-on cette source d'apprentissage ?
Extrait de l'Edito d'Alain Lallemand : "L’image vous amuse ? Le cri des musées vous semble déplacé en regard des impératifs de redistribution sociale, d’équilibre budgétaire, de lutte antiterroriste? Réfléchissez-y à nouveau.
Sans art ni culture, dans un monde où les conservateurs de musées crient famine et sont réduits aux croûtes, les terroristes ont déjà gagné. Il n’est même plus besoin de les combattre. Ils vous ont dépotés sans coup férir, vous ne savez plus qui vous êtes ni quelles valeurs défendre. De parfaites endives cultivées hors sol. (...)Les musées sont la dernière chose qu’il faut saigner pour reconstruire nos sociétés. Ils sont non seulement le reflet d’une culture commune, ils incarnent en outre la richesse publique et collective d’une population qui a refusé que l’art soit cantonné aux alcôves particulières et se l’est approprié. Chaque salle de chaque musée public est un miroir qui nous est tendu et dans lequel nous pouvons apprendre à nous connaître, mais c’est aussi l’extension collective de notre salon."
Sans art ni culture, dans un monde où les conservateurs de musées crient famine et sont réduits aux croûtes, les terroristes ont déjà gagné. Il n’est même plus besoin de les combattre. Ils vous ont dépotés sans coup férir, vous ne savez plus qui vous êtes ni quelles valeurs défendre. De parfaites endives cultivées hors sol. (...)Les musées sont la dernière chose qu’il faut saigner pour reconstruire nos sociétés. Ils sont non seulement le reflet d’une culture commune, ils incarnent en outre la richesse publique et collective d’une population qui a refusé que l’art soit cantonné aux alcôves particulières et se l’est approprié. Chaque salle de chaque musée public est un miroir qui nous est tendu et dans lequel nous pouvons apprendre à nous connaître, mais c’est aussi l’extension collective de notre salon."
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