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Commission communautaire française - séance plénière 15/06/2018 - Interpellation adressée à la ministre Frémault
J'ai interpellé ce matin la Ministre Frémault sur la situation des personnes handicapées de grande dépendance et les relations avec la Région wallonne. La Ministre a annoncé qu'une entente avait été trouvée pour un nouvel accord de coopération entre Bruxelles (Cocof) et la région wallonne. Je m'en réjouis mais attends de découvrir le texte et ses implications. J'ai insisté sur l'importance d'une coordination, d'une harmonisation des procédures et conditions d'accès aux services. Il est pénalisant que les institutions francophones (RW-Cocof) ne définissent plus ensemble les catégories de handicap, les procédures, les réponses aux besoins des personnes en situation de handicap et de leurs familles. Or, que l'on habite à Woluwe, Namur ou Houtsiplou, le handicap et la grande dépendance spécialement entrainent partout les mêmes difficultés, les mêmes besoins. Voici le texte de mon interpellation :
Il y a quelques jours, nous avons
appris par différents communiqués et articles de presse, les difficultés
rencontrées par l’Aviq au niveau des conventions nominatives en 2018, ce qui a
suscité de nombreuses réactions de la part des familles concernées. Plusieurs
familles d’enfants autistes et handicapés domiciliées en Wallonie ont reçu un
courrier de l’Aviq leur signalant que la convention nominative dont leur enfant
bénéficiait ne serait plus garantie en 2018, faute de budget alloué à l’agence.
Cette information concerne évidemment la Région wallonne, cependant, cette
actualité me pousse à interpeller la ministre sur la situation des conventions
prioritaires prévues par accord de coopération avec la Région wallonne pour des
bénéficiaires bruxellois.
L’accord de coopération de 2008 entre
la Commission communautaire française et la Région wallonne visant à garantir
la libre circulation des personnes handicapées prévoit entre autres la prise en charge de
conventions prioritaires pour des places en Région wallonne, occupées par des
Bruxellois. Comme vous l’avez rappelé, le système des places nominatives ou
conventions prioritaires est très différent dans les systèmes wallon et
bruxellois. En Région wallonne, existent des conventions nominatives au sein d’institutions
privées, structures non agréées non subventionnées et parmi ces places, une
trentaine est occupée par des Bruxellois avec un système de compensation
réciproque. De ce que j’ai pu lire et des contacts pris, aucune des familles
bruxelloises bénéficiant d’une convention n’est touchée par ces courriers
envoyés par l’Aviq. Mais qu’en est-il à moyen ou long terme ? J’aimerais
dès lors interroger la Ministre sur l’évolution des conventions nominatives
bénéficiant à des Bruxellois et prises en charge par l’Aviq. Pouvez-vous nous
rassurer à ce sujet ?
Nous savons qu’aucune place nouvelle via ce
système de conventions nominatives Aviq pour des Bruxellois n’est possible ou
n’est prévue. Par contre, vous avez annoncé que certaines conventions
prioritaires pour des places en Wallonie seront prises directement en charge
par le service PHARE. Un budget particulier, passant de 210.000 en 2017 à
800.000 2018 euros, a été prévu à cet effet dans le budget PHARE (Conventions
prioritaires et nominatives – 000080209).
Combien de places ont-elles été
couvertes par ce budget en 2017 et combien de places nouvelles sont-elles déjà
attribuées ? Comment le budget prévu est-il ou sera-t-il utilisé durant
cette année 2018 ? Quid pour les années à venir ? Ces conventions
prioritaires concernent des cas très lourds, de grande dépendance, et touchent des
familles en attente de solutions depuis plusieurs années parfois. Il est donc
essentiel de pouvoir prévoir une stabilité à moyen et long termes. Ce système
pris en charge sur le budget Phare est-il amené à remplacer les prises en
charge directes par l’Aviq ?
Je terminerai cette interpellation en
demandant de faire le point sur l’accord de coopération avec la Région
wallonne. L’accord de 1995 avait fait l’objet d’un conflit d’intérêt de la part
de la Commission communautaire française pour permettre de garantir la libre
circulation entre les deux régions pour les personnes en situation de handicap.
Cette libre circulation a été confirmée dans l’accord de 2008. Où en est-on
dans la conclusion du futur accord attendu depuis de nombreuses années ?
Pouvez-vous faire un bilan des situations et des compensations financières en
place actuellement et prévues dans l’accord futur ? Quid aussi des adultes
de cérébro-lésés qui trouvent difficilement des places d’hébergement après la
période de revalidation, et cela qu’il soit domicilié en Région wallonne ou en
Région bruxelloise ?
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