10 février 2015

Les HP, les enfants à haut potentiel, c'est tendance ?

Parlement Fédération Wallonie-Bruxelles - commission de l'Education - Question à la ministre Milquet - mardi 10 février 2015


Un article du quotidien « Le Soir », en date du 02/02/2015, attire notre attention l’augmentation d’enfants diagnostiqués haut potentiels. « Etre HP, c’est tendance. Synonyme de surdoué, la nouvelle appellation est auréolée d’une promesse d’intelligence supérieure qui enorgueillit bien souvent les parents. Faire reconnaître que sont enfant est à haut potentiel est une quête qui va croissant. On en diagnostique d’ailleurs de plus en plus. La raison est double : la reconnaissance HP est accordée à un QI plus modeste tandis que certains praticiens tirent le score du test vers le haut » précise l’article.

Aujourd’hui, de plus en plus d’enfants sont déclarés « HP ». Dans notre société de rendement, dans laquelle on attend des enfants qu’ils soient les gagnants de demain, certains parents « ambitionnent » de voir leurs enfants reconnus comme « surdoués » ou cherchent parfois par ce biais une réponse à des malaises, des « mal être », des difficultés à s’insérer dans un modèle scolaire trop formaté. Voir son enfant reconnu HP n’est aujourd’hui plus considéré comme un handicap mais constitue plutôt l’illustration d’un véritable tremplin pour la réussite sociale. Par ailleurs, dans ce même élan, et certainement pour répondre à cette demande croissante dans le chef des familles, des centres privés revendiquent une spécialisation dans la reconnaissance des jeunes à haut-potentiel. 

Etonnamment, une bagarre de chiffres se déroule sous nos yeux, faute de consensus de la Communauté scientifique en la matière (et d’intervention du politique).  En effet, certains cliniciens reconnaissent le statut de haut-potentiel aux enfants dont le QI est supérieur à 125 reconnaissant que ces derniers ont des besoins spécifiques. D’autres professionnels, en revanche, accorde ce même statut lorsque les jeunes dépassent un QI de 130. Il n’est pas inutile de souligner que selon l’un ou l’autre seuil, en des termes purement statistiques, les chiffres sont notablement différents faisant passer la population belge « surdouée » respectivement de 275.000 à 550.000 individus.

Les FDF considèrent qu’il faut que les repsonsables politiques puissent encadrer ce phénomène. La question est évidemment complexe car il est difficile de délimiter avec précision la notion d’enfant à haut potentiel, puisqu’elle n’est pas du tout homogène et dépend des domaines pris en compte (affectif, relationnel, social,…)[1].  Les caractéristiques des enfants à haut potentiel montrent d’ailleurs une grande diversité, si bien qu’on peut considérer qu’il n’y a pas « un haut potentiel » mais « des hauts potentiels »[2].  Ainsi, il y a des domaines dans lesquels les jeunes à haut potentiel peuvent exceller, mais ce ne sera pas nécessairement le cas dans tous les domaines.
C’est en ce sens que nous avions déposé une proposition de résolution[3] en 2012, proposition que nous redéposons. 
Madame la ministre, mes questions sont les suivantes :
-        L’administration générale de l’enseignement dispose-t-elle de chiffres précis, circonscrit à la Fédération Wallonie-Bruxelles, en ce qui concerne les enfants à haut-potentiel ? Constate-t-on une augmentation ? Un signal particulier est-il senti par les professeurs quant aux demandes et attentes des parents et des élèves ?
-        Les instituteurs et professeurs conseillent parfois aux parents de faire des « tests de QI ». Certaines associations sont-elles renseignées plus spécialement par la Fédération Wallonie-Bruxelles pour diriger les parents vers des « tests de QI » ?  Si oui, lesquels ?
-        Certains projets positifs avaient été mis en place dans différentes écoles. Le projet de Saint-Boniface a perduré dans le temps et vous aviez précisé que vous souteniez cette expérience pilote. Pouvez-vous nous expliquer les conclusions du rapport et étayer vos analyses quant au projet de l’ASBL Saint-Boni et son éventuelle généralisation ?


[1] « Les enfants et les adolescents à haut potentiel », Bro- chure d’information aux enseignants et travailleurs du secteur psycho-médico-social, Recherche-action interuniversitaire commanditée par le Ministère de la Communauté française de Belgique, septembre 2002, p. 4
[2] Les enfants à haut potentiel, Rapport du 28 février 2001 réalisé dans le cadre de la Recherche-action interuniversitaire commanditée par la Communauté française de Belgique, p. 22
[3] Proposition de résolution - 400 (2011-2012) — No 1
--------------------------------------------------------------------------------------------
Liens vers la réponse de la Ministre : cliquez ici

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de laisser votre avis et vos suggestions.