16 décembre 2014

Quand Maggie De Block gère les études de médecine en FWB...

Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles-mardi 16/12/2014- Commission enseignement supérieur- Interpellation au Ministre Marcourt

Ce matin, j'interpelle le Ministre Marcourt sur l'accès au études en médecine.
Un constat : le ministre Marcourt n'a pas anticipé le débat sur les quotas fédéraux et s'est laissé enfermé dans une logique d'opposition.
Au niveau des FDF, par rapport à l'examen d'entrée en médecine, nous demandons que le Ministre Marcourt  procède à des négociations avec les doyens des facultés de médecine, avec les recteurs, les étudiants qui sont prêts au dialogue.
Au sinon, le ministre de la Fédération Wallonie-Bruxelles sera encore une fois l'otage du fédéral et de sa ministre flamande Maggie De Block.
Et lisant l'interview de la Ministre De Block qui veut instaurer un concours en médecine, une seule question : est-elle une ministre fédérale, pour tous, du nord au sud ? Quand elle dit "chez nous, cela fait longtemps qu’on a pris nos responsabilités." , est-ce une ministre fédérale qui s'exprime ou une politique flamande, une médecin flamande ?   
Quand elle dit "Oui, il faut un concours à l’entrée. Comme ça, on connaît le nombre d’étudiants. (...) Alors que ce sont des études très coûteuses et que les universités fonctionnent avec une enveloppe fermée.", est-ce une ministre de la FWB ?

Mon interpellation : 
"Numerus clausus et lissage des numéros INAMI : vers un durcissement de la sélection des étudiants en médecine en Fédération Wallonie-Bruxelles ?
C'est sur fond de l'interview de la Ministre De Block dans la LB de ce jour que j'interroge le Ministre.  Nous apprenons par le biais de la presse qu’à la suite de l’entrevue du Ministre Marcourt avec la Ministre fédérale de la santé, Maggie De Block, ce vendredi 05/12/2014, la Ministre fédérale a accepté d’accorder les numéros INAMI à l’ensemble des étudiants francophones en attente cette année, mettant ainsi un terme à la situation précaire et aberrante dans laquelle ces derniers étaient plongés.

Si nous pouvons nous réjouir de la solution qui a été retenue in extremis pour « sauver » ces étudiants, nous regrettons le lissage négatif qui semble devoir s’opérer pour l’avenir et qui semble être la contrepartie retenue, en outre du geste fort qui est réclamé à la FWB par la Ministre fédérale.  Ce geste fort, tant attendu par la ministre, consiste à exiger un test – ou examen -de sélection à l’entrée des études de médecine en Fédération Wallonie-Bruxelles, test contre lequel le Ministre Marcourt s’est jusqu’à présent toujours farouchement opposé, il y a deux semaines encore devant cette assemblée.

Monsieur le ministre, nous voudrions d’abord vous interroger sur les points d’accord, ou de désaccord, issus des négociations avec la Ministre fédérale. L’accord est-il finalisé ? Selon quel agenda à venir ?

Nos interrogations portent bien évidemment d’abord sur l’examen d’entrée.
Les gouvernements successifs de la FWB ont agi de façon aberrante. En Communauté française, devenue Fédération Wallonie-Bruxelles, les décrets de sélection ou non sélection se sont succédé, sans grande cohérence par rapport à ce qui était décidé au fédéral. En 1997, la Communauté française se décide en faveur d’un classement en fin de premier cycle. En 2003, ce mécanisme est supprimé, au vu des nombreux effets pervers induits par un classement de ce type et l’insécurité juridique qui régnait. Subsiste alors la sélection après le deuxième cycle, c’est-à-dire après 7 années d’études. Puis en 2008, on supprime tout filtre, espérant que le Fédéral fasse lui aussi sauter le verrou de l’accès à la profession. Mais le gouvernement de la FWB s’est heurté à un mur coriace et l’impression aujourd’hui est que c’est la volonté de la Flandre qui fait à présent loi dans ce dossier.
Quid ? Quelle est la position actuelle du ministre ? Du gouvernement ? Examen d’entrée dès septembre 2015 ? Avec remise à niveau ? Poursuite du test indicatif non contraignant puis examen sélectif en fin de première année de bac ?

Nous voudrions ensuite interroger le ministre sur le maintien du numerus clausus fédéral et l’attribution des numéros du côté francophone. Selon quelles modalités les numéros INAMI seront-ils attribués ? En effet, selon la presse, d’emblée, il fut retenu la piste du lissage négatif comme contrepartie à la délivrance immédiate des numéros INAMI aux étudiants francophones par la ministre flamande. Avec quelles conséquences pour les années à venir ? Les doyens des facultés de médecine francophones semblent accorder leur préférence à un lissage positif partant de leurs expertises que nous manquerons de médecins en Belgique francophone et attirent, à juste titre, notre attention sur la pénurie qui s’annonce, jusqu’à l’horizon 2037.

Quid du cadastre annoncé ? Dans quel délai et avec quelle participation de la  Fédération Wallonie-Bruxelles pour l’analyse des besoins présents et futurs ? Ce cadastre prendra-t-il en compte l’ensemble des besoins de la population dans les décennies à venir ? Quelle collaboration à cet égard avec la Région wallonne, la Cocof, la CCC, entités compétentes pour une partie de la santé ? Une certaine « différence culturelle » de la médecine a-t-elle été prise en considération dans le cadre de vos discussions avec la ministre De Block et des besoins au niveau de l’offre médicale ?

Les FDF tirent la sonnette d’alarme. La pénurie, qui contraint déjà actuellement les hôpitaux à faire appel à des médecins étrangers, risque de s’accentuer puisque les études scientifiques réalisées au niveau de la planification de l’offre médicale prévoient des besoins importants en personnel médical dans les prochaines décennies, en raison notamment de l’évolution démographique générale, du vieillissement du corps médical lui-même, de sa féminisation, d’un souhait de meilleure conciliation vie professionnelle/vie privée, de la complexification des pratiques et du matériel médical, de la recrudescence de certaines pathologies.

Par ailleurs, la presse a récemment fait connaître les résultats d’une étude sur la soi-disant pléthore de médecins, étude qui pointe clairement la pénurie qui se développe. Cette étude confirme les analyses faites par différents chercheurs dont, entre autres, la professeure Deliège, que nous avions d’ailleurs reçue au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Dès lors, les doyens ont insisté sur l’importance de disposer d’un cadastre complet de l’offre médicale notamment afin de pouvoir orienter les étudiants vers les spécialités en pénurie, ce à quoi s’est engagée la ministre De Block à votre égard.

A ce stade, nous souhaiterions donc connaître les conclusions de votre entretien avec la ministre :
quels sont les engagements que vous avez pris à l’égard de la ministre fédérale en charge de la santé et des affaires sociales Maggie DE BLOCK ?


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de laisser votre avis et vos suggestions.