06 novembre 2013

To be or not to be bruxellois… en français.

Après moulte réflexions, le gouvernement bruxellois a posé des choix de communication : la nouvelle devise de la Région bruxelloise sera « be.brussels.be». Et il fait appel à tous les Bruxellois, apprentis ou pros de la communication, pour décliner des slogans et devenir ainsi  be.unefoisbruxellois.be
Cependant,  peut-on encore être Bruxellois dans une autre langue que l’anglais publicitaire ?  
Adieu les trois simples lettres Bxl, adieu bruxelles-brussel, adios brucksel, voilà brussels.
La region bruxelloise est bien sûr une grand ville internationale, comme le sont Strasbourg, Luxembourg, Paris, Rome ou Berlin et quand on parcourt les artères du cœur de Bruxelles, un constat s’impose : l’Europe est là. Les étoiles scintillent sur leur fond bleu, les drapeaux des états membres égayent des bâtiments un peu trop froids, les immeubles de bureaux poussent comme des champignons : Bruxelles est capitale de l’Europe.  Même si cela génère des difficultés urbanistiques et de cohésion dans la ville, la présence de l’Union européenne à Bruxelles a toujours été et reste un atout car l’Europe est une chance, une formidable œuvre de paix, de stabilité, de développement social et économique.
Cependant, je crains que ce développement ne se fasse au mépris de notre patrimoine culturel, linguistique. Les travers de la mondialisation tant dénoncés par certains ne sont-ils pas visibles par l’uniformisation qu’entraîne le choix de l’anglais pour simplifier la communication ? Pourquoi procéder ainsi dans une ville cosmopolite certes, mais où 90% des habitants sont francophones ou choisissent le français comme langue d’échange social, administratif, culturel ?
 Comme l’a écrit Roger Dehaybe il y a quelques années, « l’avenir du français se joue à Bruxelles». Il faut réagir car, comme le disait le titre d’une analyse, « Bruxellois, ton français file … à l’anglaise. »
 Il faut agir positivement pour promouvoir à Bruxelles l’usage des langues nationales, français et néerlandais, au sein des institutions publiques fédérales, régionales mais aussi internationales.
Il ne s’agit pas de brandir la langue française comme un étendard face à une autre langue mais bien de veiller à ce que la diversité culturelle, la diversité linguistique ne soit pas laminée sous prétexte de simplification, d’efficacité communicationnelle. Bruxelles, métropole internationale de langue française, doit pouvoir faire rayonner la langue de la majorité de ses habitants. C’est cet avenir européen et bruxellois que nous souhaitons pour notre Région. Gageons que notre petit Manneken Pis bruxellois trouvera une gouaillerie pour tourner be.brussels.be à la dérision…

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