10 août 2013

Condamnation de la Belgique pour le manque de places pour les personnes handicapées : comment en est-on arrivé là ?


« Ce lundi 29 juillet, la décision du Comité Européen des Droits Sociaux a été rendue publique : l’Etat belge est condamné pour le manque de solutions d’accueil des personnes handicapées adultes de grande dépendance. »
Ces quelques mots introduisent le communiqué de presse du Comité belge de la Fédération internationale de la Ligue des droits de l’Homme et de la vingtaine d’associations requérantes. Ce communiqué nous étonne peu vu les huit années de sit-in des associations et les très nombreuses interpellations parlementaires FDF et autres mais la situation catastrophique des familles poussées à devoir faire condamner la Belgique ne cesse de nous scandaliser.

« Cette condamnation est sans appel, aucun argument de l’Etat n’a été retenu face à la flagrante violation de plusieurs articles de la Charte sociale européenne et des droits des personnes les plus fragiles et démunies de notre société. » Face à cela, nous nous posons deux questions : comment en est-on arrivé là et quelles solutions pour répondre à cette condamnation honteuse ?

Comment les pouvoirs publics ont-ils pu laisser la situation se dégrader ainsi ? La Belgique était réputée pour sa politique des personnes handicapées tant au niveau de l’enseignement que des solutions d’accueil. Au moins deux faits ont changé la donne : l’allongement de l’espérance de vie sans aucune vision politique de cette évolution et une régionalisation de cette compétence sans moyens ni coopérations suffisants - En retiendra-t-on la leçon pour la réforme de la sécurité sociale en cours ?-.

Que faire ? Les FDF défendent quatre lignes d’actions institutionnelles et politiques :
1.     définir, tous niveaux de pouvoir confondus, un projet de société global pour les personnes handicapées pour construire une vraie inclusion de la personne handicapée dans notre société, dans le sens de la convention ONU sur les droits des personnes handicapées. Les conférences interministérielles liées au handicap doivent être plus régulières, mieux suivies et efficaces pour « augmenter, diversifier et améliorer l’accueil et le soutien des citoyens les plus faibles ».
2.     connaître, tous niveaux de pouvoir confondus, le nombre et les besoins des personnes en situation de handicap, spécialement pour les personnes de grande dépendance, et de leurs proches aidants;
3.     conformément aux conclusions du groupe de travail « Matières personnalisables » du Groupe Wallonie – Bruxelles, développer une collaboration efficace entre la Région wallonne et la Commission communautaire française au sein d’une Agence francophone du Handicap;
4.     établir au niveau de la Région bruxelloise et de la Cocof, un plan pluriannuel de création de places d’accueil pour la grande dépendance, plan qui doit se décliner de manière transversale au travers tant des politiques du logement, de l’urbanisme, des travaux publics, de l’action sociale que de la politique « personnes handicapées ».


Pour les FDF, seul un « réflexe handicap », présent lors du développement de tout projet politique et de gestion publique, permettra de créer une vraie société inclusive des personnes en situation de handicap et un soulagement pour leurs familles. 

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