10 décembre 2012

 Accord de coopération culturel entre les communautés française et flamande: historique ?

Communiqué de presse
Historique ? Certainement pas pour les francophones de Flandre…
Les mandataires FDF de périphérie attendaient depuis longtemps la conclusion d'un accord culturel entre les deux Communautés, la Flandre et la Fédération Wallonie-Bruxelles qui font partie d'un même état fédéral. Toutefois, ils ne peuvent se réjouir de la conclusion d'un accord culturel qui passe sous silence la culture française en Flandre. Ils s'interrogent sur le sort réservé aux associations culturelles francophones, aux bibliothèques, à la vie associative, en périphérie, à Fourons et dans le reste de la Flandre...
Caroline Persoons, Députée auprès de la Fédération Wallonie-Bruxelles, s'était déjà faite le relais de ces inquiétudes, en interrogeant la Ministre de la culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « Je regrette que l'on n'ait pas profité de cet accord historique pour aborder la situation des associations culturelles francophones en Flandre. D'autant que cet accord reconnait le principe de territorialité et fait donc fi de cette réalité culturelle ».
Récemment encore, lors du Forum des Minorités de l'ONU, une association culturelle (l'APFF) avait été entendue suite à la plainte déposée pour non-respect des droits culturels des francophones vivant en Flandre.
Un rapport du Conseil de l'Europe de 2002 dénonçait déjà l'absence d'accord de coopération réglant les questions culturelles. Pour la 1ère fois, la Fédération Wallonie-Bruxelles, en acceptant le principe de territorialité, confirme qu'elle abandonne les citoyens francophones à leur sort.
On dénature ainsi le concept de « Communauté » en le limitant à un territoire.
Pour Corinne François, Première Echevine à Drogenbos, "tandis que de nombreux instruments internationaux émanant de l'ONU ou du Conseil de l'Europe reconnaissent l'importance fondamentale du droit à la culture, en Belgique la frontière linguistique demeure un mur étanche pour l'accès des francophones à leur culture. La situation politico-communautaire belge et la recherche de la paix communautaire ne justifient pas qu'on oublie des droits essentiels appliqués dans la grande majorité des pays. C'est absurde."  
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Dépêche de l'AFP sur le sujet
Le français dans une "situation délicate" en Flandre, selon une association
BRUXELLES, 11 déc 2012 (AFP) - 11.12.2012 16:01
Le français est "dans une situation très délicate" en Flandre, a déploré mardi une association francophone dans la région néerlandophone de Belgique, après la signature d'un accord de coopération entre les deux communautés linguistiques du royaume.
Les gouvernements de la Flandre (nord) et de la Communauté française de Belgique (qui représente les francophones de Wallonie et de Bruxelles) ont conclu la semaine dernière, après 30 années de discussions, un accord de coopération culturelle.
Celui-ci prévoit d'accroître les échanges d'expériences entre les acteurs culturels des deux communautés belges, qui vivent souvent dans des sphères très éloignées.
Mais l'accord n'a été possible que parce qu'il exclut que les autorités francophones puissent financer des activités culturelles en Flandre, où vivent quelque 300.000 francophones, au nom du respect du "principe de territorialité" cher aux responsables flamands.
"En cédant aux Flamands sur ce principe, la Communauté française oublie près de 10% des francophones de Belgique, ce qui rend très délicate la situation de la culture française en Flandre", a réagi mardi Edgard Fonck, président de l'Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF).
"Les francophones de Flandre sont les grands perdants de cet accord et dépendront à l'avenir de l'arbitraire des autorités flamandes pour obtenir des subsides", a déploré M. Fonck, interrogé par l'AFP.
Le gouvernement régional flamand ne soutient pas les associations culturelles francophones sur son territoire, tout en refusant l'intervention financière des autorités francophones belges.
La ministre francophone de la Culture, Fadila Laanan, a salué la signature de l'accord même s'il ne satisfaisait pas totalement les demandes des francophones de Flandre. Elle a dit espérer que cet accord puisse évoluer, mais son homologue flamande, Joke Schauvliege, a exclu de toucher "au principe de territorialité".

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