21 mars 2012

Etudes en médecine

Ce matin, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, nous avons débattu du projet de décret réorganisant les études du secteur de la santé, décret important car il marque des changements en termes d'accès aux études supérieures.
Même s'il contient des points qui nous paraissent positifs, les FDF voteront contre ce décret car d'une part les questions liées aux moyens à affecter à la préparation aux études, à la remédiation, à la réorientation n'ont obtenu aucune réponse et d'autre part, le décret rend la session de janvier en première année de médecine obligatoire et en partie éliminatoire. J'ai déposé, avec Didier Gosuin et le soutien du MR via les signatures de Fr Bertieaux et J.Brotchi, un amendement pour supprimer la possibilité de faire de cette session une session éliminatoire.
Je suis intervenue en mettant en avant les points suivants :
  • Ce décret est important et touche un domaine essentiel : celui de la santé.
    Les universités et les facultés en médecine ont collaboré au nouveau système proposé : ce processus est positif mais les étudiants et leurs familles, eux, n'ont pas été entendus dans leurs remarques. Beaucoup d'étudiants se sont mobilisés, ont manifesté et contactent les parlementaires pour dénoncer certaines dispositions. Nous devons y être attentifs.
  • La sortie du moratoire sur le numerus à l'entrée des études en médecine.
    Ce décret prévoit - enfin - de sortir du système actuel où chaque année, la majorité re-dépose un texte pour suspendre un autre décret qui fixait un numerus à l'entrée.
    Cette incertitude et ce système sont supprimés mais ce qui est problématique, c'est le maintien au niveau fédéral du numerus clausus fixé, à la sortie des études, pour obtenir un numéro INAMI. Ce numerus provoque une pénurie de médecins dans plusieurs régions de la Fédération Wallonie-Bruxelles et dans de nombreux hôpitaux. Le Parlement de la FWB a déjà par deux fois, à l'unanimité, demandé la suppression de ce numerus. Le décret discuté et voté aujourd’hui ne résout en rien ce blocage à la sortie des études. Et derrière cela, ce sont toujours des centaines d'étudiants motivés, engagés pour professer dans un domaine essentiel, courageux, qui se trouvent pénalisés à la sortie.
  • La durée des études. Ce décret fait passer les études de médecine de 7 à 6 ans. Il s'agit là d'une application d'une norme européenne et d'une loi fédérale... Rien à redire.
  • Prémices de l'école de santé. Ce sont des prémices effectivement... Je considère comme positif l'installation de liens, de contacts, de passages entre les filières dans le secteur des études liées à la santé. Je suis quand même très curieuse de voir ce que ce décret donnera sur le terrain. On constate et l'on sent les barrières tomber de plus en plus entre Hautes écoles et facultés universitaire. Mais de là à arriver à une "école de la santé", les pas seront encore importants...
  • Préparation aux études et remédiation.
    Ce sont deux points positifs du décret : tant préparer les écoliers du secondaire aux études supérieures de la santé et cela à l'initiative des académies universitaires, que soutenir les étudiants de première médecine via des activités complémentaires de remédiation sont des initiatives heureuses. Cependant, les facultés auront-elles les moyens de réaliser cela, de s'investir dans l'enseignement secondaire ? De suivre complémentairement les étudiants du supérieur ? Avec quels moyens ? Le ministre n'a pas répondu précisément. Tout cela risque dès lors de ne rester que des vœux pieux, de la poudre aux yeux.
  • Test d'orientation préalable.
    Le décret introduit un test d'orientation préalable à l'entrée en médecine, test qui est obligatoire mais qui n'est ni un examen d'entrée, ni un concours, et qui ne doit pas être réussi pour pouvoir accéder aux études. Il y a un certain malaise : on veut pouvoir "tester" les connaissances des futurs étudiants pour ne pas accepter tout le monde mais on ne veut pas y mettre le nom. Beaucoup de facultés et de Hautes Écoles disent l'importance, la nécessité d'avoir un test de connaissance à l'entrée. Je pense qu'il s'agit d'un point qui permettrait aussi aux écoles secondaires de pouvoir former en sachant exactement vers quoi il faut tendre. Ce décret l'introduit pour les seules études de médecine... Pourquoi ? Pourquoi pas un même cadre, un même processus pour tous les secteurs d'études ?(voir entre autres l'étude des FUSL sur la formation initiale des professeurs)
  • L'évaluation obligatoire de janvier en première année médecine : amendement déposé.
    La disposition la plus problématique de ce décret, contestée d'ailleurs par de nombreux étudiants et familles, est l'article 10 qui rend la session de janvier obligatoire et qui dispose que le jury d'études peut imposer l'étalement de l'année en cours sur 2 ans aux étudiants qui ont moins de 8/20 de moyenne aux examens de janvier et qui ne peuvent marquer leur accord sur un programme d'études complémentaires. En résumé : le jury peut d'office prévoir que l'étudiant qui n'a pas 8/20 de moyenne en janvier bissera (un étalement sur 2 ans = bisser avec dispenses).
    Cette disposition montre un manque de confiance dans les dispositifs même du décret prévoyant préparation aux études, test d'orientation, activités complémentaires... c'est un manque de confiance dans les capacités même des étudiants à se ressaisir. De plus, les études de médecine sont annoncées comme plus dures que par la passé car réduites à 6 ans et l'on fait porter un poids très important sur ce premier trimestre. C'est pourquoi j'ai déposé un amendement en séance plénière (texte) avec d'autres collègues de l'opposition (Gosuin, Bertieaux, brotchi).

Vote prévu à 17h00...

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