27 octobre 2015

L’avenir des orchestres en Belgique

Parlement Fédération Wallonie-Bruxelles - jeudi 22/10/2015- Commission culture - Question orale à la Minstre Milquet
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Il y a quelques semaines, la presse faisait part du rapport remis au Ministre fédéral Reynders au sujet des orchestres OMB et celui de la Monnaie. Le samedi  26 septembre, la Ministre Milquet a confirmé mener une réflexion sur l'avenir des orchestres en Fédération Wallonie-Bruxelles. A l'instar de ce qui a été mis en place au niveau fédéral pour l'Orchestre National de Belgique et l'Orchestre Symphonique de la Monnaie, un consultant extérieur sera désigné, a-t-elle ensuite indiqué.
Mes questions à la Ministre Milquet : 
Mes premières questions et réflexions concernent le travail et le choix du consultant extérieur.
Avez-vous déjà désigné ce consultant ? Ou défini ses missions ? Si oui, qu’en est-il ?
Récemment, au niveau fédéral, Jean-Marie Blanchard s’est vu confier une mission de consultance portant sur l’avenir de l’Orchestre National et de l’Orchestre de la Monnaie. Il a délivré son rapport en septembre dernier. Il s’agissait de dresser un état des lieux et de fixer les possibilités d’une meilleure utilisation des ressources disponibles pour atteindre un haut degré de qualité.
A voir le nombre de musiciens belges haut gradés dans les meilleurs orchestres du monde, on perçoit la qualité de la formation musicale en Belgique. A l'Orchestre philharmonique de Berlin, qui compte, avec l'Orchestre philharmonique de Vienne, parmi les orchestres les plus réputés au monde, le Premier Alto – Máté Szűcs – a la double nationalité belge et hongroise. Il a étudié au Conservatoire royal de Bruxelles et à la Chapelle Reine Elisabeth. A Vienne, la harpiste – Anneleen Lenaerts – est belge également. Tout en étant attentifs à une meilleure gestion des ressources tout en augmentant la qualité des services, les FDF soutiennent l’ambition d’offrir aux virtuoses un orchestre au sein duquel ils pourront contribuer au rayonnement de la Fédération. C’est effectivement une réelle responsabilité politique que d’offrir aux talents francophones des emplois à la hauteur de leur talent.
Permettez-nous cependant d’émettre quelques recommandations quant aux méthodes. En effet, à la lecture du rapport Blanchard, nous avons été surpris d’y voir se côtoyer des données partielles, partiales ou datées et des constats tant sévères qu’incisifs. Ce rapport ne nous semble est hélas pas scientifique et impartial. En revanche, avez-vous connaissance de l’étude menée par le Cabinet de conseil en stratégie, marketing et communication spécialisé notamment dans la culture, Nova Consulting, mandaté pour analyser l’impact économique global de l’Opéra de Lyon ? Ce cabinet a mis en œuvre une méthodologie rigoureuse alliant une approche quantitative à une approche qualitative, développée depuis cinq ans autour d’une quinzaine de projets similaires et élaborée en partenariat avec les principaux économistes du secteur et les institutions référentes. Or cette étude fait état de retombées économiques globales sur le territoire de l’ordre de 3 euros par euro investi dans l’opéra de Lyon. Comptez-vous outiller vos décisions relatives aux orchestres d’une étude similaire ?
Accordons ensuite toute notre attention à l’idée d’une collaboration entre un orchestre symphonique et un orchestre lyrique. Relayant ici encore la réalité de terrain des musiciens, nous tenons à souligner que le principe d’interchangeabilité des musiciens, de leur mise en commun,  reflète une lacune fondamentale de connaissance sur les orchestres, leur rôle, leur programmation, leur spécialité. Interpréter un opéra n’est pas la même pratique artistique que de donner des concerts symphoniques. Si à nos yeux, l’une et l’autre pratiques sont interchangeables, c’est que nos yeux ne perçoivent rien de la réalité technique que ces différentes performances sollicitent. Il est impossible de fondre ensemble un orchestre lyrique et un orchestre symphonique, sinon en sacrifiant l’un sur l’autel de l’autre. Confirmez-vous que les collaborations porteront exclusivement sur les coûts de fonctionnement (comme la mise en commun des billetteries) ? Avez-vous prévu un audit afin de les objectiver ?
Les FDF tiennent à ce que la bonne gouvernance repose sur des données et des rapports rigoureux, complets et fiables. Nous y veillerons avec beaucoup d’attention.
Outre toutes les questions et considérations déjà soulevées, je voudrais entendre la Ministre sur les points suivants :

- Les musiciens, membres des orchestres créés par les pouvoirs publics, ont développé un sens critique et une certaine expertise des mesures prioritaires à prendre pour redynamiser et restructurer leur institution. Comptez-vous consulter les musiciens des orchestres de la fédération Wallonie-Bruxelles ? Quelle marge de manœuvre concèderez-vous aux propositions de rationalisation, d’économies et d’augmentation des recettes propres qu’ils mettront sur la table ?

- Quel est le cadre budgétaire des orchestres en vue pour les années à venir ?
Accès aux question et réponse en entier : cliquez ici
Résumé de la réponse : "Rien que pour les deux orchestres de Liège nous atteignons quatorze millions de subventions.

Il est sûrement possible de rationaliser et de réduire leurs coûts de fonctionnement sans mettre à mal les prestations.
C’est pourquoi nous lançons un marché public pour avoir un avis sur ce point qui correspond aux orientations définies dans l’opération «Bouger les lignes». Notre volonté n’est pas de supprimer les prestations ou de réduire la diversité de l’offre, mais de gagner de l’argent pour le réinvestir dans les politiques culturelles en diminuant les frais de fonctionnement de toutes les manières possibles."

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