13 mai 2015

Numerus clausus : peut-on encore justifier un numerus clausus dès lors que 9.000 médecins repris dans le nouveau cadastre n’exercent pas ?

J'ai interrogé le ministre Marcourt cet après-midi en séance plénière au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Véronique Caprasse a fait de même avec la Ministre Maggie De Block à la Chambre. 

Communiqué de presse
Peut-on encore justifier un numerus clausus dès lors que 9.000 médecins repris dans le nouveau cadastre n’exercent pas ?
Le bras de fer entre le Fédéral et la Fédération Wallonie-Bruxelles sur les quotas de médecins démontre une fois de plus que les ministres flamands fédéraux utilisent leurs compétences avec la vision de réduire les soi-disant transferts nord-sud. « Ici, ce n’est même pas du « marketing ». C’est la qualité des soins de santé en Wallonie et à Bruxelles qui est en jeu ! », dénoncent Véronique Caprasse, députée fédérale FDF et Caroline Persoons, cheffe de groupe FDF au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui ont toutes deux interrogé sur le sujet à la Chambre et au parlement de la FWB.
Alors que le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vient d’approuver l’avant-projet de décret instaurant un concours à la fin de la première année d’étude en médecine et dentisterie, le rapport de la Commission de planification de l’offre médicale suggère de mettre en place des dispositifs pour rendre la profession plus attractive auprès des jeunes vu la pénurie de médecins en Wallonie pointée par le cadastre « dynamique » de la  Ministre De Block. « Comment expliquer ce paradoxe aux jeunes et à leurs parents ? », interpellent Véronique Caprasse et Caroline Persoons.
Le cadastre dynamique précise que de nombreux médecins inscrits ne pratiquent pas ou plus. «  Dès lors qu’il y a 9000 médecins pourvus d’un numéro INAMI qui n’exercent pas, comment peut-on encore justifier un numerus clausus et, plus récemment, un examen de sélection ? », s’indigne la députée fédérale Véronique Caprasse.
Sur l'avant-projet de décret, Caroline Persoons a interrogé cet après-midi le Ministre Marcourt quant au calendrier et aux résultats des consultations des universités et étudiants. Si le Ministre Marcourt a rappelé à juste titre que cet avant-projet est  avant tout un texte pour sauver tous les étudiants surnuméraires en cours de cursus, Caroline Persoons revient sur le fait que les quotas fédéraux sont d’abord une réponse aux demandes flamandes d’arrêter les « transferts injustifiés entre la Flandre et la Wallonie».
Aux questions de Caroline Persoons sur le futur décret organisant le concours en fin de bac, le ministre Marcourt a précisé que l’avant-projet a bien été transmis à la Ministre De Block et qu’il lui avait demandé d’agir dès à présent par le biais d’un arrêté royal qui permettra à tous les étudiants en cours de cursus d’obtenir un numéro INAMI.  La députée, pour qui le concours en fin de premier bac est la moins mauvaise solution, a insisté pour que l’avant-projet de décret soit soumis rapidement aux parlementaires afin de leur permettre de l’analyser dans les meilleures conditions.
Caroline Persoons et Véronique Caprasse ont mis en garde l’interprétation qui sera faite des chiffres du cadastre et de la commission de planification.  En effet, une fois les premières données divulguées, la Ministre de la Santé s’est empressée de rappeler que le cadastre dynamique, adopté le 8 mai en séance plénière de la commission de planification est un document très technique qui sera un instrument de travail pour permettre d’établir des quotas de médecins pour les années 2022 et suivantes.
Lors de sa réponse à Véronique Caprasse, tout en plaidant pour la prudence et la réflexion, la Ministre fédérale a regretté les fuites organisées dans la presse et a précisé qu’il est actuellement « impossible de tirer des conclusions immédiates qui seraient superficielles sur le cadastre ou les pénuries ». La commission de planification a décidé de conserver pour 2022 les mêmes quotas que pour 2018, 2019 et 2020.
Sur l’avant-projet de décret du Ministre Marcourt, les propos de la ministre De Block précisant que « le Ministre de l’Enseignement devra convaincre le gouvernement fédéral et flamand en ce qui concerne son efficacité » sont plus qu’étonnants. «  Voilà Marcourt cornaqué par Maggie De Block ! La ministre De Block est-elle ministre de tutelle de l’enseignement universitaire francophone ? s’interroge Caroline Persoons.
« La réponse de Maggie de Block laisse présager un nouveau bras de fer communautaire. », s’indigne Véronique Caprasse. Les pénuries repérées en Wallonie dérangent visiblement. Le cadastre risque de ne servir à rien, et en tout cas pas à revoir les quotas ou l’exigence d’un examen de sélection. La ministre a confirmé le gel de la situation.
Véronique Caprasse et Caroline Persoons estiment que les francophones devraient pouvoir disposer de leur propre banque de données sur l’offre médicale en Wallonie et à Bruxelles. « Nous devons disposer d’un outil plus complet, et d’analyses objectives de la situation. », conclut la députée fédérale. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de laisser votre avis et vos suggestions.