03 novembre 2014

Numerus clausus en médecine et en dentisterie : les FDF demandent l'abrogation du contingentement fédéral.

A la suite de l'appel des doyens des facultés de médecine et de dentisterie,  j'ai interpellé le Ministre Marcourt sur le dossier du numérus  en séance plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le 15 octobre dernier. 
Accès aux discussions : cliquez ici pour le compte-rendu intégral pp.19 à 22

Lors de la réplique, j'ai proposé que le Parlement vote à nouveau une demande claire et nette d'abrogation du contingentement fédéral. Un texte de résolution  est envoyé ce lundi 3 novembre aux députés du Parlement de la FWB
Ci-après le texte de mon intervention et questions au Ministre Marcourt : 

"Suite mais pas fin car le débat est loin d’être clos. Ce dossier du numerus clausus demande en effet une suite urgente et une prise de responsabilité politique.

La carte blanche des Doyens des facultés complètes de Médecine et de Sciences dentaires de l’Ulg, ULB et UCL parues le 4 octobre dernier dans la presse est un vrai cri d’alarme et un cri de révolte contre une mauvaise gestion politique de ce dossier.
Cri de révolte bien compréhensible car nous fonctionnons dans un système complètement aberrant.
Une loi fédérale cadenasse l’accès à la profession de médecin et à celle de dentiste mais dans le même temps, nous constatons une pénurie de médecins généralistes dans certaines régions de notre pays, une pénurie de spécialistes dans les hôpitaux, spécialement les hôpitaux publics. Pénurie déjà annoncée dès la fixation des quotas. Aberrant…
Nos universités forment pendant plus de 7 ans des centaines de jeunes médecins, qui travaillent d’arrache-pied pour réussir, mais dans le même temps, on ne leur donnerait pas accès à la profession pour laquelle ils ont pourtant obtenu tous les titres universitaires requis. Aberrant… Et quel gâchis !
Ma première question d’actualité sur le sujet, adressé au Ministre Ancion, date de décembre …1996 ! Près de 20 ans après, le système reflète de plus en plus le chaos kafkaien de nos institutions.
Les Doyens de nos facultés analysent et écrivent tout le mal que provoque ce numerus et la mauvaise gestion de ce dossier.
D’une part, l’Etat fédéral a fixé des quotas qui montrent clairement leurs effets pervers, déjà annoncés dans bien des études (voir les différentes études, par exemple du professeur Deliège). Le fédéral a fixé des quotas avec bien peu de concertation et là-dessus se greffe aussi un débat communautaire avec en toile de fond les chiffres des dépenses en soins de santé brandies par certains responsables du nord du pays.  
La responsabilité de cette situation aberrante dénoncée par les doyens n’est pas qu’au fédéral. En Communauté française, devenue Fédération, les décrets de sélection ou non sélection se sont succédé. En 1997, la Communauté française se décide en faveur d’un classement en fin de premier cycle. En 2003, ce mécanisme est supprimé, au vu des nombreux effets pervers induits par un classement de ce type et l’insécurité juridique qui régnait.
Subsiste alors la sélection après le deuxième cycle, c’est-à-dire après 7 années d’études.
Puis en 2008, on supprime tout filtre, espérant que le Fédéral fasse lui aussi sauter le verrou de l’accès à la profession.
Les gouvernements successifs, au fédéral et au niveau de la FWB, portent une lourde responsabilité face à l’immense gâchis que représente ce dossier. Les dernières annonces de Mme Onkelinx d’augmentation des quotas de spécialistes sont restées lettre morte. Les formateurs fédéraux n’ont pas accepté de recevoir les Doyens malgré leurs demandes…
Les Doyens « menacent », ils « ne veulent plus vivre à crédit » et lancent un ultimatum pour sauver ces formations médicales essentielles.  C’est le malade qui sera directement touché par les conséquences de ces quotas sur la médecine hospitalière.
Gouverner c’est prévoir...
Il faut pouvoir dire rapidement aux étudiants, aux professeurs, aux directions de nos universités ce qui sera fait et comment. Quid au niveau de la FWB ?
Où en sont vos contacts avec la nouvelle Ministre des affaires sociales ?
Avez-vous eu des contacts avec votre homologue de la Communauté flamande ?
Certaines données ne peuvent être ignorées.
Quelles sont les chiffres d’inscription cette année, en médecine, en dentisterie ?
Fondamentalement, je suis contre le principe des quotas, surtout aussi stricts.
Mais je ne suis pas la seule. Le Parlement de la FWB aussi puisqu’une résolution votée en 2000, puis une deuxième en 2011, recommandait déjà l’abrogation du système dit du numerus clausus.
Quelles sont les démarches entreprises par le Ministre pour défendre cette position ?
Quelle solution « humaine et cohérente sera dégagée au bénéfice de tous les étudiants par ceux-là même qui en ont le pouvoir » (carte blanche des Doyens) ?"


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