03 décembre 2011

3 décembre – Journée Internationale des personnes handicapées : « Il faut faire tomber les œillères ! »

Depuis 1992, le 3 décembre est proclamé Journée internationale des personnes handicapées. Une journée ne suffit pas pour garantir le respect des droits des personnes en situation de handicap. C’est au quotidien que les actions doivent être concrètement menées pour que se développe une société vraiment « inclusive ».
« Il faut faire tomber les œillères et les barrières, en commençant par décloisonner les politiques et les administrations ! » disent Caroline Persoons, députée bruxelloise et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et Gisèle Mandaila, députée bruxelloise et ancienne secrétaire d’Etat chargée de la politique des personnes handicapées.
Comme le garantit la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées, il faut agir pour « promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales par les personnes handicapées et promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque ».
Les mandataires FDF et les membres du groupe de réflexion consacrée au handicap au sein du parti, constatent amèrement que l’égalité de jouissance des droits et des libertés fondamentales n’est pas respectée chez nous. De nombreuses politiques sont développées sans penser aucunement à la personne en situation de handicap. Faute d’avoir « le réflexe handicap », des barrières sont élevées qui font obstacle à la pleine et entière participation des personnes handicapées à la société.
Le « groupe de travail handicap » des FDF dénonce ces situations et avance des propositions concrètes dans quatre domaines. Ces propositions démontrent que c’est au quotidien que les FDF défendent la place des personnes handicapées dans notre société.
  1. Pour une école inclusive et des loisirs pour tous :
    La Fédération Wallonie-Bruxelles a la chance de disposer d’un enseignement spécialisé de qualité. Cependant, il est impératif de :

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    favoriser, autant que faire se peut, l’inclusion des écoliers en situation de handicap dans l’enseignement ordinaire avec un encadrement particulier,

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    rapprocher l’enseignement ordinaire et l’enseignement spécialisé, favoriser les activités communes entre écoliers de l’ordinaire et du spécialisé, développer une proximité entre les enfants, entre les professeurs, entre les bâtiments des deux secteurs,

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    former valablement les instituteurs et professeurs aux situations de handicap. Pour ce faire, Caroline Persoons a déposé au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, une proposition de décret définissant la formation initiale des instituteurs et des régents en vue de rendre les stages pédagogiques obligatoires dans au moins une école d’enseignement spécialisé pour tous les futurs instituteurs.

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    ouvrir le parascolaire à tous les jeunes et développer l’offre de loisirs adaptés pour les enfants, les jeunes, les adultes en situation de handicap. Un seul exemple : en Région bruxelloise, la liste d’attente pour s’inscrire à des activités de loisir pour jeunes handicapés est de 5 ans !

  2. Pour l’engagement des personnes en situation de handicap dans le monde du travail :
    Les politiques de l’emploi et de soutien aux entreprises restent cloisonnées et très souvent fermées aux personnes en situation de handicap. Seules, certaines administrations publiques doivent engager un quota de personnes en situation de handicap, quota qui n’est bien souvent pas respecté.

    Les FDF défendent :

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    l’ouverture du secteur de l’économie sociale aux entreprises de travail adapté. Serge de Patoul et Caroline Persoons ont déposé en ce sens une proposition d’ordonnance au Parlement bruxellois.
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    la transparence dans le respect des quotas d’engagement dans les administrations des communes et autres niveaux de pouvoir. Les députés FDF déposeront la semaine prochaine des textes visant cette obligation de transparence.

  3. Pour « un toit, un accompagnement » pour toutes les personnes en situation de handicap qui en ont besoin :
    La situation des personnes de grande dépendance et de leur famille, tant en Région bruxelloise qu’en Wallonie est inadmissible. Il y a un manque cruel de places d’hébergement. Voilà six ans qu’à Bruxelles, ces familles et le secteur manifestent tous les mois mais sans aucune véritable prise de décision politique. On est loin du « respect de la dignité intrinsèque » des personnes tel qu’exigé par la Convention ONU. Face à ce constat, les FDF défendent :

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    l’exigence d’un plan pluriannuel d’investissement pour la création de places d’hébergement pour la grande dépendance tel que défendu par Caroline Persoons et Gisèle Mandeila en commission budgétaire le 22 novembre,

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    le développement de logements adaptés via la politique générale du logement,

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    la création d’une Agence francophone du handicap. Les personnes en situation de handicap pourraient ainsi voir leurs démarches simplifiées vers une seule agence pouvant les orienter au mieux, leur offrir des services coordonnant les différents acteurs du secteur. Les associations bénéficieraient aussi clairement d’un tel rapprochement des administrations francophones (voir proposition déposée au Parlement de la Communauté française),

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    l’application – enfin – de l’ordonnance de Didier Gosuin visant, dans les grands projets de constructions en région bruxelloise, à affecter au moins 1.000 m² de ces réserves foncières, à des projets d’intérêt collectif pour la grande dépendance (proposition d’ordonnance votée à l’unanimité au Parlement bruxellois en 2008),

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    le soutien à l’autonomie des personnes en situation de handicap par la mise-en-place d’un vrai Budget d’Assistance personnel (BAP) (voir la proposition de décret déposée le 14 octobre 2011 par Caroline Persoons et Gisèle Mandeila).

  4. Pour une vi(ll)e accessible.
    De trop nombreuses personnes continuent à être confrontées à des obstacles qui empêchent leur participation à la société. Parkings, métros, trottoirs, salles de cinéma et de spectacles, terminaux bancaires… : les « aménagements raisonnables » manquent encore cruellement. La vie ordinaire est un parcours du combattant.

    Au sein même des FDF, pour nos membres, militants et responsables confrontés à un handicap, nous devons aussi agir. C’est pourquoi en cette journée internationale du 3 décembre, nous nous engageons très concrètement à veiller à l’accessibilité nos salles de réunion en Wallonie et à Bruxelles et y sensibiliser les propriétaires des salles.

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