09 octobre 2011

Congrès des FDF

Salle comble, ce dimanche 9 octobre, où près de 700 personnes se sont réunies au Centre culturel d’Auderghem pour assister au premier congrès des FDF depuis que nous avons quitté le MR.
L'ambiance était très positive : membres FDF et sympathisants ont longuement applaudi l’ensemble des intervenants.
Au-delà de cette belle ambiance, les interventions étaient fortes avec des analyses justes.

Revenant sur les raisons qui ont amené les Fédéralistes démocrates francophones à quitter le MR, Didier Gosuin, bourgmestre d’Auderghem et chef de file FDF au Parlement bruxellois, a été très clair : "Respecter la parole donnée aux électeurs, ce n’est certainement pas être extrémiste. Les FDF ne le sont pas. Ça suffit de nous stigmatiser parce que nous exprimons une opinion différente de la pensée unique, de cette soupe idéologique PS-cdH-Ecolo-MR qui contient aujourd’hui tellement d’ingrédients qu’elle n’a plus aucun goût si ce n’est le goût amer du renoncement. Si ces francophones n’avaient pas cédé, les nationalistes flamands n’auraient pas eu le beurre, l’argent du beurre. Hélas, ils auront cela et le sourire de la crémière lorsque dans quelques temps, de nouvelles exigences flamandes seront mises sur les tables des négociations". Lire le discours de Didier Gosuin
Ont également pris la parole, Corinne François (échevine à Drogenbos), Damien Thiéry (bourgmestre non nommé de Linkebeek), Monique Félix (conseillère communale à Sambreville) ainsi que le secrétaire d’Etat et bourgmestre en titre de Schaerbeek Bernard Clerfayt.
Évoquant la situation de la banque Dexia,Bernard a demandé le départ des administrateurs belges qu’il accuse d’avoir failli à leur mission.« Il y a une semaine, le président du Conseil d’administration, Jean-Luc Dehaene, nous disait encore que tout était sous contrôle. Tous les administrateurs belges doivent se retirer. Quand je me souviens que l’on disait en 2008 qu’il faudrait taxer les traders à 100 %, je me demande s’il ne faudrait pas faire la même chose vis-a-vis des administrateurs ».
Bernard Clerfayt a précisé que les FDF souhaitaient le maintien d’une Dexia belge dans l’intérêt des épargnants mais aussi des pouvoirs locaux.
Dans son discours de clôture, Olivier Maingain a réaffirmé les engagements des FDF à un moment où tous les autres partis francophones ont oublié les leurs en signant les récents accords communautaires.
« Nous aurions profondément trahi notre engagement politique fondamental en acceptant l’évolution institutionnelle actuellement négociée, annonciatrice de lourdes menaces pour Bruxelles et la Wallonie et destructrice de l’Etat fédéral. Plus que jamais, nous tiendrons le langage de la vérité aux Wallons et aux Bruxellois car, si elle se concrétise, la réforme de l’Etat annoncée va les placer devant des défis d’une ampleur insoupçonnée. Oui, cette réforme de l’Etat que certains présentent comme la plus importante depuis la deuxième guerre mondiale – peut-être pourraient-ils nous expliquer ce qu’étaient les réformes de l’Etat avant la seconde guerre mondiale -, cette réforme de l’Etat fait peser de lourdes menaces sur l’avenir de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de ses régions et présente un risque sérieux d’appauvrissement de leurs populations. »
Olivier Maingain a alors fait allusion à un commentaire intéressant du professeur Vercauteren, politologue aux Facultés de Mons, qui a déclaré ce samedi sur les antennes de la RTBF que cette réforme de l’Etat ouvre la voie au confédéralisme. « Alors que le fédéralisme représentait l’espoir d’une cohabitation harmonieuse entre les trois communautés de ce pays et qu’il n’a de sens que s’il permet aux trois Régions d’être traitées de manière égale, ce fédéralisme a été mis à mal, au point d’être anéanti, par le nationalisme flamand et par la gestion publique désastreuse du sud du pays. »
« La faute morale est encore plus pénible car plus révoltante. (...) Pour tenter de gagner du temps face à la montée du confédéralisme, cette antichambre du séparatisme, - et les plus optimistes annoncent tout au plus dix ans de répit, - les négociateurs francophones ont accepté l’injustice. Ils se sont résignés à abandonner définitivement en Flandre les 150.000 Francophones de la périphérie qui seront bien démunis pour faire face aux nouvelles mesures discriminatoires des autorités flamandes. Ils se sont résignés à ne plus exiger pour ces 150.000 Francophones la protection qu’offre la Convention-cadre sur la protection des minorités nationales. Ils se sont résignés à la confirmation du carcan qui enferme Bruxelles en Flandre et qui prive la région centrale du pays de l’indispensable lien territorial avec la Wallonie. Ils se sont résignés à ne pas exiger sur-le-champ le respect de la démocratie dans trois communes dont les bourgmestres ne sont toujours pas nommés. Ils se sont résignés à ne pas donner à Bruxelles un véritable statut de région à part entière. En somme, ils se sont résignés à ne pas respecter les engagements qu’ils avaient pris devant les électeurs de la manière la plus solennelle, tant en 2007 qu’en 2010. »

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